...vos lectures!

Les chutes
Joyce Carol Oates.
J'aime bien cette femme; elle sait rendre les personnages si vivants, j'aime les chutes, la chute, le silence de la chute, la rage et la révolte.
Souvent on croit présumer de l'histoire mais on se trompe.

Résumé sur Internet:
Ariah est une toute jeune mariée, en voyage de noces aux chutes du Niagara. Au matin de sa nuit de noce, son mari a disparu, il sera recherché dans le lit du fleuve pendant sept jours. Cette mystérieuse veuve rousse va errer près des Chutes pendant tout ce temps, en compagnie de Dirk Burnaby, célèbre avocat de la région. Ce dernier va tomber amoureux de la jeune femme, ils se marieront quelques mois plus tard. Mais une malédiction semble peser sur cette famille...

Alain Rémond
"Chaque jour est un adieu"

Un jour Foglia a dit que c'est le livre qu'il aurait pu écrire. Je l'ai acheté juste pour ça; j'adore Foglia.

On a tous aimé parfois rapailler de vieux jouets trouvés avec même des morceaux manquants, c'était permis de rêver.

C'est un livre très pudique, biographique. J'ai aimé ce livre surtout la deuxième histoire mais moyennement.

Critique officielle:
Une enfance heureuse... malgré tout

par Gabrielle Rolin
Lire, février 2000


Il était une fois, au fin fond de la Bretagne, du côté de Pleine-Fougères, une famille de dix enfants. Comme elle était pauvre, catholique et méritante, le maréchal Pétain lui décerna un certificat de reconnaissance au nom de la patrie et elle décrocha le prix Nestlé. Si nul ne songea à lui accorder le gaz, l'eau courante et l'électricité, c'est parce que la vertu suffit au bonheur. Et lorsqu'en août 1944 les bombes de la Libération détruisirent la maison, Dieu épargna la vie des siens. Il leur devait bien un miracle.

A l'âge où mourut son père, Alain Rémond, journaliste à Télérama, a remonté jusqu'à sa source le cours du temps et s'émerveille encore d'avoir été si heureux. Pas une ombre au tableau? Si, mais en coulisse, dans le dos de la nichée qui se gave de tendresse, de jeux et de rires. Maman chantonne en allant laver le linge au «doué», les Blancs et les Rouges sympathisent dans un village à la don Camillo, tout le monde il est beau, il est gentil, même le boucher qui pleure en tuant les agneaux. Alors, pourquoi cette humeur sombre chez le père, cantonnier? Parce qu'il boit? Et pourquoi boit-il? Parce que sa femme ne l'aime plus? Ce sont là des secrets pour grandes personnes que ni le jeune témoin ni le mémorialiste ne se reconnaissent le droit d'élucider. Mais cette menace à l'arrière-plan prolonge les actions de grâce et le lecteur à son tour répète: «Merci

Cadeau:
La Nostalgie de L'Ange
Alece Sebold.

J'ai détesté ce livre. Tout le long j'ai voulu arrêter. Finalement c'est écrit gros et je l'ai fini.

"Susie Salmon, une jeune fille de 14 ans avec toute la vie devant et un avenir prometteur, elle se fait violer et tuer par un voisin. On la retrouve sous sa forme d'ange dans son "paradis" d'où elle observe ses parents, sa soeur et son frère qui sentent sa présence constamment. "

Je n'en copie pas davantage, c'est trop plate.

Toxic
William Reymond



Ce livre me fait maigrir, je n'ai plus envie de manger n'importe quoi, le coeur me lève. Ça secoue les puces en tout cas. Je met plus que jamais du bio dans mon assiette.

Présentation de l'éditeur
En trente ans, à notre insu, l'alimentation a changé dans des proportions dramatiques. Désormais les fruits et légumes sont chargés de pesticides cancérigènes, les desserts sont saturés en acides gras nocifs, certaines saucisses entraînent des mutations de l'ADN humain et des steaks hachés contiennent la viande de... quatre cents vaches différentes ! Science-fiction ? Activisme ? Paranoïa ? Non, rien de tout cela mais une réalité établie et confortée par de nombreuses études scientifiques qui aboutissent à la même conclusion : suivant l'exemple américain, l'espérance de vie de nos enfants sera plus courte que la nôtre. Des conséquences de l'épidémie mondiale d'obésité à la dure réalité de l'élevage industriel, des véritables raisons de la multiplication de certains cancers à l'ampleur des risques encourus à chaque coup de fourchette, Toxic révèle comment nous en sommes arrivés là. Et comment nous pouvons en sortir, à condition de réagir. Vite. Après avoir enquêté sur l'affaire Dominici, l'assassinat de JFK et les secrets de Coca-Cola, William Reymond dévoile la face cachée de notre alimentation quotidienne. Une chose est sûre : une fois cet ouvrage lu, vous ne regarderez plus jamais votre assiette de la même façon...

Je lis peu en ce moment, ça va revenir !
Mais j'en ai lu deux qui m'ont séduite.
Le premier "avant, pendant, après" de Jean-Marc Parisis, une histoire d'amour un peu morose d'un auteur sur le retour qui s'éprend d'une jeunette. Bon à partir d'un tel sujet, vous êtes déjà en train de vous dire "et ben, encore une histoire à la gomme" et ce n'est pas faux, puisque ce genre d'histoires perdure depuis des siècles.
Sauf qu'ici, ce qui sauve le livre de la poubelle, c'est le ton volontairement sans complaisance de l'auteur. Il décrit vraiment bien la dérive de ce pauvre quinqa et tous les pactes qu'il serait prêt à passer avec le diable et ses sbires pour un seul petit regard de sa bientôt ex-belle.
Ce que j'ai trouvé de remarquable, c'est qu'à la fin du livre, je murmurais intérieurement à l'encontre du héros "bien fait pour toi !" et ma foi, il fallait une bonne plume pour espérer ce genre de résultat de la parfois redoutable lectrice que je suis.

Mais celui que je vous recommande plus que chaudement c'est "Mal de Pierre" de Milena Angus, vous avez là une merveille dont vous n'allez pas vous remettre en deux jours
a travers la magnifique et ô combien poétique et touchante histoire d'une femme sarde qui, dans l'impossiblilté de concevoir parce que son corps produit des "pierres" et s'en va en cure thermale, un portrait inoubliable et magistralement écrit d'une population, d'histoires croisées dans l'histoire et de personnages authentiques et authentiquement attachants.
C'est un tout petit livre, un vrai chef- d'oeuvre ! et surtout, surtout, j'ai envie de souligner le miracle de cette écriture, qui est de cette lumineuse simplicité, pas d'envolées là-dedans, pas de périphrases, pas de style ampoulé et rien de dithyrambique, non, juste une écriture simple, belle comme la naissance du jour, et qui sert de guide jusqu'à la fin de cet ouvrage qu'il vous faudra lire, je vous le souhaite, c'est un moment de grâce !

Je viens de terminer "Je te retrouverai" ouf c'est tout un parcours sinueux; les tatoués ont froid??? je l'ignorais. John Irving. Nonette m'avait recommandé ce livre. J'ai aimé moyen-pas mal. L'enfant carencé par l'absence...les blessures de l'enfance.
Roman autobiographique même le viol. Mais c'est lassant a la longue, souvent j'ai lu en diagonale.



850 pages, il faut de la patience parce que par bouts c'est délicieux mais parfois fastidieux.

De Amazon.fr

Résumé du livre
Dans ce nouveau roman, John lrving nous raconte l'histoire de l'acteur Jack Burns, fils d'Alice, tatoueuse professionnelle, et de William Burns, organiste et grand amateur de tatouages envolé à la naissance de son enfant. Agé de quatre ans, Jack sillonne avec sa mère tous les ports de la mer du Nord, à la poursuite du père fugitif. Un périple qui le marquera à jamais. Tandis que William le séducteur fait tonner les orgues de Scandinavie et des Pays-Bas, Alice le talonne et gagne sa vie en tatouant sur des épidermes consentants des coeurs brisés, des fleurs voluptueuses et des serments de fidélité. Déçus dans leur quête, mère et fils s'embarquent bientôt pour le Nouveau Monde où l'enfant va grandir hanté par le fantôme de ce père auquel il redoute, et s'efforce pourtant, de ressembler. Des femmes plus âgées abuseront de lui, il en séduira bien d'autres. Car à vingt ans Jack est bien décidé à tirer parti de son visage d'ange et de sa mémoire prodigieuse pour faire carrière à Hollywood. Sauf que, privé des modèles de mère et de père, il excelle dans des rôles de travesti. Quant à sa mémoire, n'est-elle pas sous influence ?

Biographie de l'auteur
John Irving est né en 1942 et a grandi à Exeter (New Hampshire). Avant de devenir écrivain, il songe à une carrière de lutteur professionnel. A vingt ans, il fait un séjour à Vienne. Puis, de retour en Amérique, il travaille sous la houlette de Kurt Vonnegut Jr à l'Atelier d'écriture de l'université de l'Iowa. Premier roman en 1968 : Liberté pour les ours! suivi de L'Epopée du buveur d eau et d'Un mariage poids moyen. La parution du Monde selon Garp est un événement et lui assure la renommée internationale. Dès lors, l'auteur accumule les succès tant auprès du public que de la critique. je te retrouverai est son onzième roman. Marié et père de trois garçons, John Irving partage son temps entre le Vermont et le Canada.

L'élégance du Hérisson
par Muiel Barbery.

la 4ème de couverture...

« Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. »

« Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »


Trouvailles super mais parfois un peu primaires au début. Souvent délicieux et savoureux en expressions, comme en parlant d'un vieux dandy tout bronzé: "Un géronte toasté aux UV"...

Puis on pénètre dans le livre ou c'est lui qui entre en nous, et ça coule en douceur, entre le sable et la mer où j'étais... Ça pénètre au fur et a mesure de la lecture de plus en plus profondément au coeur.

(A noter: Je veux m'acheter des camélias au printemps )

Dans ce que j'ai lu dernièrement, une petite flopée de bouquins, des gentillets sans prétention et ça ne fait pas de mal parfois, émerge un excellent "Magnus" de Sylvie Germain. Pas facile facile à lire, le lecteur navigue en permanence entre des mondes parallèles, mais apparemment c'est l'écriture de Sylvie qui est ainsi (je dis ça parce qu'après Magnus, j'en ai lu trois autres d'elle d'affilée). L'oeuvre est excellente, historique et parabolique si je peux me permettre. Au mot fin, on en est à se demander pourquoi ? comment ? où ? quoi ? qui ? une lente perte de ses convictions qui éreinte un peu, mais l'écriture est magnifique.
Sur ma table de chevet, non, sur ma malle de chevet, il y a pour mes soirées un livre de nouvelles, je suis une grande fan de nouvelles, "Mes sacrées tantes" de Bulbul Sharma littérature hindoue, excellente, joviale et sans concessions.
Il ya quelques petites choses dans la vie qui me restent impossible à meme imaginer : vivre sans animaux et sans livres

Il faut qu'on parle de Kevin
Lionel Shriver

Difficile de faire une critique objective.
L'enfant ingérable qu'est Kevin, une amie en a eu un tout pareil, quand ils venaient ici c'était l'enfer sur terre. On avait tous hâte qu'ils repartent avec leur monstre.
Mais le dénouement n'a pas été le même...

L'absence de sentiments face a un bébé ça existe, même si c'est le sien. Et la fin est de taille comme surprise. Je n'en dis pas davantage sur la fin.

C'est un livre de sociologie finalement et d'analyse par le biais d'un fait de société qui se répand de plus en plus. C'est un livre qu'on lit lentement, lettre par lettre... même si a la fin ça déboule!!!!! Un livre sur l'anti-maternité déclarée.

Les jérémiades d'Eva sur ce qu'un enfant t'enlève dans la vie ressemblent a celles de ma mère...un enfant t'empêche de faire une carrière; tu dois t'oublier tout le temps et c'est affreux, tu dois perdre du temps d'avec ton père a cause de lui etc.etc.etc. Bref l'enfant qui gâche la vie... je connais merci.

Critiques officielles:Dans Il faut qu'on parle de Kevin, Lionel Shriver aborde une question hautement taboue: l’absence d’amour maternel peut-il conduire un adolescent à commettre l’indicible, en l’occurrence un carnage dans un lycée? A l’heure où l’Amérique est gangrenée par les massacres à l’arme à feu (dernier exemple en date: Virginia Tech), ce roman a malheureusement tout du pétard mouillé… On respecte certes le fait que l’auteure ne se serait jamais vue mère (à témoin la dédicace en introduction du livre: «Pour Terri. Le scénario du pire auquel nous avons tous les deux échappé.»). On reste en revanche terriblement mal à l’aise devant cette perception extrémiste, totalement noire, de la maternité…
Florent Cosandey, 9 mai 2007

Présentation de l’éditeur
À la veille de ses seize ans, Kevin Khatchadourian exécute neuf personnes dans son lycée. A travers des lettres au père dont elle est séparée, sa mère retrace l’itinéraire meurtrier de leur fils. Un roman coup-de-poing, violent, complexe, qui s’attaque aux pires des tabous.

Biographie de l’auteur
Née en 1957 en Caroline du Nord, Lionel Shriver a fait ses études à New York. Diplômée de Columbia, elle a été professeur avant de partir parcourir le monde. Elle a notamment vécu en Israël, à Bangkok, à Nairobi et à Belfast.
Après six romans qui ont connu une publication confidentielle aux États-Unis, elle entreprend l’écriture d’un récit inspiré de la tuerie de Columbine. Il faut qu’on parle de Kevin a obtenu un éclatant succès de par le monde et a remporté l’Orange Prize en 2005. Lionel Shriver vit à Londres avec son mari, jazzman renommé.

Je referme avec infiniment de bonheur et aussi de déception de voir étinceler le mot "fin" le livre :


et j'ai trouvé la meilleure critique à faire face à cet immense livre où à chaque page, j'ai dansé entre rire et larmes, un livre à lire absolument.

On est bien humble quand d'aventure on se trouve face à un écrin de joaillerie littéraire : Fottorino dompte ici les mots avec une belle virtuosité, il en fait la matière de son oeuvre et joue avec eux à la manière d'un magicien qui saura tour à tour créer l'enthousiasme, la tristesse et la rêverie. Il y a tout dans ce roman né de l'imaginaire de celui que la mémoire a quitté : c'est la poésie de la vie que l'on peut rêver, choisir, romancer, c'est le reportage de la situation des français de Tunisie au début des années soixante, c'est l'égocentrisme d'un malade qui se raconte. Cette langue est musicale et profonde, parfois aussi légère et drôle, elle est loin du réel, toujours à la limite de l'étrange, et pourtant, elle dit tant de la vie... Elle laisse dans le sillage de sa lecture la saveur des choses qu'elle met en mots. En France, en Italie ou en Tunisie, Ardanuit, Signorelli ou Maman avec une majuscule, peu importe : ce qui compte, ce sont les mots pour dire, décrire et peut-être rire. (avec ces jeux sur des mots comme "débrouillard" compris par l'enfant "des brouillards"). Le héros existait dans la question de savoir qui il est, pas dans la réponse : se chercher une identité, c'est peut-être une manière d'exister. Ce n'est pas un lieu qu'on habite, mais son coeur. Alors, quand sa mémoire s'en est allée, François Signorelli est allé où son coeur voulait. L'oubli de la réalité laisse la place à un univers où le vide se domine par quelque chose de plus doux que la vie, quelque chose de plus dangereux aussi : l'imagination. On ne peut qu'être touché par la sensibilité de l'écriture, par toute la souffrance de l'oubli, de tous les oublis de la vie.
Nadine Straub

Ahhhh Lolo j'avais adoré ce livre là...

J'en avais fait une critique sur un autre forum. Vraiment un très très très bon livre. Il est si souvent délicieux par les mots, les endroits qu'on voit en lisant...

Brefeu je suis tout tout tout d'accord avec toi.

Après avoir lu deux ou trois petites choses, dont deux Prou Suzanne que j'aime beaucoup parce que dans les livres de Suzanne, règne une atmosphère parfaitement surannée et j'adore cet adjectif
Dans ses livres donc, outre l'atmosphère (surannée), il n'y a guère d'actions, juste des huis clos entre personnages déjà décatis, ça me plaît énormément parce que cela requiert infiniment de talent pour les descriptions. Le "ni trop, ni trop peu" est acrobatique et Suzanne maîtrise avec brio.
depuis hier, je couche avec Chabrol et oui, un livre déjà lu antan que je relis avec plaisir, et là aussi, il s'agit d'atmosphère. Les mots d'un village, ceux qui sont véhiculés par la crasse, les remugles, les vieilles querelles intestines, les préjugés et j'en passe... tous ces mots pour en créer d'autres bien plus douloureux, dont on ne se défait jamais et qui vous collent à la peau et aux souvenirs comme une poisse increvable.
Chabrol c'est un auteur "régional" qui défend bien son lopin de terre, avec une vraie langue châtiée certes, mais le bec bien ouvert qui dénonce là où il faut, sans souci du politiquement correct.


Prochain passage à la bibliothèque jeudi et en avant pour les terres promises

Biographie d'une personne que j'ai jadis beaucoup beaucoup aimé.
Je ne lis pas tellement les biographies d'habitude.

David Suzuki
Ma vie
Boréal.



Généticien et vulgarisateur scientifique, j'ai regardé longtemps son émission: "The Nature of things"

Je l'admirais énormément et encore. Son bouquin se lit comme un roman mais on apprend encore et encore. On se révolte aussi ferme...on sourit et voilà.


Critique de Rémy Charest:

Les sources de cette hyperactivité proviennent, comme il l’écrit dans Ma vie, d’une expérience plutôt traumatisante vécue alors qu’il avait six ans: Canadien d’origine japonaise, il se voit expulsé de chez lui et envoyé dans un camp dans les Rocheuses en 1942, alors qu’une peur panique et xénophobe s’empare du pays au lendemain de Pearl Harbor.

«Ça a donné deux choses, explique-t-il aujourd’hui. Être captif dans les Rocheuses, sans école et au milieu des montagnes m’a permis de m’attacher profondément à la nature. De l’autre côté, ça a suscité un sentiment d’aliénation double. D’abord, face au pays qui nous traitait ainsi ― pendant longtemps, je suis resté nerveux et réservé face aux Blancs ― mais aussi face aux autres Japonais, qui se moquaient de moi parce que je ne parlais pas japonais et que je ne comprenais pas la moitié de ce qu’ils disaient.»

Petite parenthèse sur cette ambiguïté: l’internement subi pendant la Deuxième Guerre mondiale devait conduire David Suzuki à devenir l’un des rares au Canada anglais qui se sont opposés à l’instauration de la Loi des mesures de guerre à la suite de la crise d’Octobre. Quelques années plus tard, alors qu’il apprenait le français à Chicoutimi, il fut toutefois un brin choqué de voir que ses professeurs nationalistes ne voyaient pas pour autant le parallèle avec le sort subi par les Canadiens d’origine japonaise…

Pas étonnant que Suzuki ait l’impression d’être un éternel outsider. Au point qu’il a d’abord songé à intituler son livre L’Outsider, jusqu’à ce que sa fille lui fasse remarquer que tout le monde se sent comme ça un jour où l’autre, et que le déluge d’honneurs et de compliments que le Canada lui a décernés au fil des ans contredisait quelque peu cette idée.


4"couverture:
David Suzuki, à près de soixante-dix ans, jette un regard rétrospectif sur sa vie et sur son action, de même qu’il partage avec nous l’espoir qui l’anime pour l’avenir. Le livre s’ouvre sur le récit de l’enfance de David Suzuki dans un camp de concentration, au Canada, durant la Seconde Guerre mondiale, expérience qui allait marquer tout le reste de sa vie. L’auteur raconte ensuite son adolescence en Ontario, ses études universitaires et postdoctorales au Canada et aux États-Unis, ses débuts dans la carrière de généticien et la création de l’émission de télévision The Nature of Things. Avec la franchise et la passion qui le caractérisent, il raconte également comment il est devenu un ardent défenseur de l’environnement. Nous assistons à la genèse du penseur et de l’écrivain, à la création de la fondation qui porte son nom. Nous le suivons au cours de ses nombreux voyages partout sur la planète, dans ses rencontres avec les grands de ce monde, de Nelson Mandela au dalaï lama. Toujours, il insiste sur le rôle crucial qu’ont joué dans sa vie la nature et la famille. L’autobiographie de David Suzuki nous offre un portrait intimiste et inspirant d’un visionnaire, d’un homme aussi intransigeant que passionné.

Ecriture assez complexe, mais poignante : au final, j'ai vraiment aimé lire ce livre.



Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer raconte l'histoire d'un enfant de 9 ans, traumatisé par la mort de son père dans les attentats du 11 septembre. Roman-concept par excellence, le lecteur se joint au gamin pour tenter de résoudre cette énigme : des photos, des lettres de différents témoins ( donc différents points de vue) mais aussi des mots entourés sont insérés dans l'histoire. ( Pour cela, préférer l'édition originale car différentes couleurs sont utilisées.)

Mais le livre ne s'arrête pas à ces innovations (Foer aurait pu s'arrêter à ces effets de forme sans y mettre le fond) : l'histoire de ce gamin est touchante.

4ème de couv' :
Oskar, 9 ans, est surdoué, ultrasensible, fou d'astrophysique, fan des Beatles et collectionneur de cactées miniatures. Son père est mort dans les attentats du World Trade Center en lui laissant une clé. Persuadé qu'elle expliquera cette disparition injuste, le jeune garçon recherche la serrure qui lui correspond. Sa quête désespérée l'entraîne aux quatre coins de la ville où règne le climat délétère de l'après 11-Septembre.

Je vous le recommande.

Sinon il faut que je lise L'Elégance du hérisson.

Citation :

Sinon il faut que je lise L'Elégance du hérisson.

oh que oui ! et peut être rejoindras-tu, comme moi, le clan de "ceux qui ont aimé passionnément"

MmmmMMM attirant Leil ce compte rendu...

Merci de me l'avoir fait connaître.

Québecois et coises, il va vous falloir courir à la librairie ou à la bibliothèque, mais faudra y aller
Vous avez un auteur absolument époustouflant en la personne de Jean Barbe. J'ai achevé dans mon lit douillet, coincée entre mes deux poilus la lecture de "Comment devenir un monstre" (après j'attaque "comment devenir un ange du même auteur et ce n'est pas une blague) C'est un livre dont personne ne peut ressortir indemne, une écriture magistrale et un rythme extraordinaire. Cet écrivaina une vraie vraie patte avec ce quelque chose en plus qui fait qu'un excellent livre devient alors un plus qu'excellent livre.
L'histoire d'un avocat français ou québecois, en mal de lui, un peu fatigué de la vie en général et de la sienne en particulier qui pour fuir les problèmes de la vie conjugale, s'en va défendre au nom d'avocats sans frontières, un homme condamné à mort dans un pays qu'on ne nommera pas, qui m'a semblé à moi être quelque part en Serbie,en Bosnie, là où la guerre fut.
Ce condamné qu'on appelle "le monstre" refuse obstinément de parler à cet avocat qu'il n'a d'ailleurs pas demandé et l'avocat va devoir aller chercher les réponses à ses questions dans le pays, dans l'histoire de cet homme et chaque interrogation devient celle du lecteur et ce ne sont pas des petites choses, croyez-moi, on nage dans bien plus que le simple existentialisme de Sartre.
Un livre qui vous vrille les tympans comme le coeur, un livre qui vous met à l'envers et vous assaisonne les tripes au vinaigre, un livre comme on aimerait en lire davantage, une écriture sobre, incisive, formidable, des dialogues pile-poil,et sans trop en rajouter, des paysages (de guerre!), des personnages qui m'ont laissée souvent sur le cul, un style extra, narratif construit aussi comme une intrigue policère, bref, un petit chef d'oeuvre à consommer sans modération.
Et faites de la pub à cet homme, j'en fais illico ici.

T'inquiètes il est connu de tout le québec, et très apprécié par certains, détesté par d'autres (pour son petit snobisme notamment qui se tient avec l'élite et parle avec l'élite mais il faut faire attention a l'interprétation des gens aussi) il est bien connu du Québec. Et moi je l'aimais bien du temps de ses chroniques pour ses opinions souvent tranchées.

Je le met sur ma liste donc...

Ah bon ? il parle avec l'élite ? en tous les cas, dans ce livre, l'élite en prend un sacré coup dans les gencives, les nantis, les donneurs de leçons, les "très humanitaires pour lel bien de l'humanité" ne sont pas à la noce. J'ai aimé ce livre pour la précision et l'acuité des interrogations qu'il a soulevées en moi et ce fut là aussi une grosse débâcle !
Ce genre d'ouvrage ne court pas tant les rues, il existe des essais philosophiques, des contes, des fables, mais des romans, assez peu, et ma foi s'il parle avec l'élite, il semble aussi parler avec la plèbe et son langage est extrêmement compréhensible.
Oui, oui, Diane, mets le sur ta liste

Avant cela, j'ai lu "à l'abri de rien" d'Olivier Adam que je vénère, mais Olivier, il faut le lire quand on a la gastro, comme je l'avais, et qu'on reste à trôner dans les toilettes, il faut le lire quand on se sent bien dedans, sinon Olivier vous colle une élancolie lancinante qui ne vous quitte pas. Olivier, je l'aime parce qu'il a une écriture d'ectoplasme, on dirait toujours qu'une présence vous frôle dans la lecture, c'est triste, gris, maussade et on ne sait jamais jusqu'où ça va aller ni si ça va se terminer un jour.
L'histoire, c'est celle d'une femme qui a poussé le bouchon un peu loin lorsqu'elle était caissière dans un supermarket, mais d'abord est-ce pousser le bouchon un peu loin que de répondre à un merdouilleux à la caisse, un méchant merdouilleux ? bref, là voilà licenciée dans une ville du bord de mer, là-haut dans les brumes du nord, une maison à crédit, un mari, deux mômes, une femme à la dérive qui se laisse petit à petit envahir par ladite brume jusqu'à s'en recouvrir presque intégralement.
Et puis un jour, à la faveur d'un lampadaire ou juste à côté, une rencontre, celle de ceux qu'on appelle "les kosovars" et sous cette dénomination, se retrouvent tous les immigrés possibles, kosovars et iraniens inclus en passant par d'autres ethnies. Réfugiés en attente de moyens pour gagner l'Angleterre, devenue désormais comme une illusion, l'héroïne se prend à tourner sa vie dans l'autre main, et là voilà qui pousse sa dérive jusqu'à aider ces réfugiés, aider, oui, et oublier le reste, et le reste, lui, ne comprend pas;
Un livre magnifique, poignant, superbe, accablant et terriblement gris , sombre gris, pas l'ombre d'une accalmie dans un ciel voilé de gris;
A ne mettre que dans les mains des bien-portants

Et pusi j'ai lu des bricolettes de ci de là, pourvu qu'il me reste à lire, un excellent Lainé " Monsieur vous oubliez votre cadavre" polar jubilatoire et des petits trucs

Est-ce que tu as déjà lu: "Les prodigieuses aventures des soeurs Hunt" de Élisabeth Robinson?

C'était un guess que j'ai acheté et je débute, je ne sais trop quoi penser mais ça me plaît bien a date dans la dualité des lettres. C'est touchant, dur, amusant...tendresse aussi; désespoir; amour.

Si tu l'as lu dis moi quoi oki?

Critique:

Jamais larmoyant, parfois même désopilant, ce roman est un tendre éloge à la complicité et à l’amour, parfois teinté de jalousie ou d’agacement, qui peut unir deux sœurs.
La force de ce roman est d’être écrit sous forme épistolaire. Il est composé de lettres écrites par Olivia à sa meilleure amie, son ex-petit ami, sa sœur, sa mère… C’est original et ça fonctionne remarquablement bien.
Sources: Chroniques du Caire.

Ah non Diane, et je le mets illico sur ma liste, passage à la bibli jeudi, s'il y est, je le dévore et je t'en reparle, merci du tuyau, ça m'a l'air sympathique

Et moi je vais me chercher un Jean Barbe parce que moi il ne m'énervait pas, je l'adorais.

Sans doute cette semaine.

Je ne sais pas si tu vas aimer les soeurs Hunt... peut-être peux-tu attendre que je te l'envoie, en tout cas n'achète pas.

Non, non Diane, n'envoie rien, c'est bien trop cher pour envoyer quoi que ce soit, tsssst

Il m'arrive, quelques fois, alors que mon esprit vagabonde, de surfer sur le web à la recherche d'un texte à lire. Une biographie, une histoire, une nouvelle.... etc! Il m'est arrivé, ce soir, de tomber sur un texte au hasard des liens. Ce texte, une histoire véridique de plusieurs dizaines de pages, n'était pas écrit par un auteur connu. Un simple texte qui avait été écrit par une personne qui se confiait à son clavier et qui savait très bien que ce texte se perdrait dans les multiples méandres du web.

Au fil des pages, je découvre que cette personne avait vécu et vivait EXACTEMENT ce que j'avais vécu et vivait moi-même... J'aurais bien pu écrire ce texte. Curieusement, je m'apperçois aussi que l'auteur porte le même prénom que moi: Daniel. J'ai mis plus de trois heures à lire cette histoire et ça m'a profondément perturbé. J'y penserai longtemps...

Nous sommes des milliards sur cette bonne vieille terre, avec nos histoires, nos expériences et nos vécus. Dans celle-ci, je m'y suis reconnu. Bizarre que cette personne ait écrit cette histoire, en 2007, pour la laisser se perdre parmi des milliers de pages web et que je sois tombé dessus par le plus pur des hasards.

Il arrive, quelques fois, que je parcours le web distraitement, à lire ceci et celà. Mais, cette fois, je me suis totalement retrouvé dans ces pages. Je ne vais plus que très rarement à la Bibliothèque Nationale, à quelques minutes d'ici. Mais, avec ma dernière soirée de lecture, je viens de retrouver le plaisir de lire autre chose que des pages électroniques sur un écran cathodique.

Enfin, je me promet bien d'aller chercher quelques biographies au courrant de la semaine prochaine.

Bonne lecture.

C'est quand même étonnant hein Daniel ce qu'on peut retrouver sur le net...

Ça doit être surprenant de lire sa propre histoire hein?

Moi qui ne crois qu'aux rencontres et guère au hasard, je ne peux qu'applaudir à deux mains devant ce que nous narre Daniel, je trouve ça évidemment très étonnant et en même temps, je sens bien que tous mes sens sont aiguisés par la curiosité

C'est une belle histoire Daniel