C'est l'enfer pour le moment.
Oui la route était affreuse, vents, poudreries etc. moi qui déjà ne suis pas brave quand la chaussée est belle et sèche.
Le vieux lion va un peu trop bien!!! Nous sommes revenus sur les genoux, fatigués, vidés, pressés comme des citrons.
J'explique:Lui, têtu comme il l'est et volontaire par surcroit, a décidé de se donner des consignes LUI et de faire fi de celles exigées par les médecins et le centre de convalescence.
Il a donc décidé de MARCHER... ils l'ont retrouvé dans la salle de bain au moins deux fois!
Or la consigne était claire on ne peut plus claire, aucune mise de poids sur la jambe gauche JAMAIS. Encore bien moins marcher dessus!
A la radiographie, les vis se déplacent, il s'en va vers une autre opération s'il ne comprend pas qu'il ne doit pas marcher.
Or il a obstiné le médecin qu'il ne connaissait rien dans ça, que c'est lui qui sait pour SON corps. Puis il l'a trouvé mal avenant comme médecin (qui je confirme, était une soie, j'étais dans le bureau avec eux) parce qu'il ne s'est pas incliné et présenté correctement a lui.
Il obstine les préposées, l'ergothérapeute, Denis, moi, il ne croit personne. Il dit qu'il va faire a sa tête.
C'est un patient difficile, très difficile. Mais il a été volontaire et autonome toute sa vie; refusant de manger la même chose que les autres a table etc.etc.etc. Bref un homme difficile que moi je pouvais admirer ne vivant pas avec lui.
Denis a dû dépenser au moins 500$ d'effets, vêtements etc.etc. a SON goût a lui, a sa demande a lui, c'était quand même de beaux cadeaux.
Il n'aime rien. Les préposés sont idiotes elles ne mettent pas les bonnes couleurs avec ce qu'il veut... or il n'a jamais été si bien habillé et si propre. Il n'aime pas ça. Il n'aime pas se laver (ça on le sentait...)
Ensuite les vêtements sont lavés là bas, il s'enrage parce que elles mettent le linge au lavage a la moindre petite tache. Le lait est trop froid; les céréales pas bonnes. etc.etc.
Ensuite il obstine Denis: "Je n'ai pas marché, si tu préfères croire ces étrangères qui sont aussi grosses que toi..."
tentative de diversion ici... aussi grosses que toi...
On en était venus a douter...tout te traverse l'esprit, "elles l'ont peut-être échappé un peu" "C'est peut-être vrai qu'elles mentent" etc.etc.
Mais au retour a la maison de convalescence elles lui ont dit devant nous: "Monsieur Petit quand on vous trouve tout seul dans les toilettes, ça n'est pas l'opération du St-Esprit qui vous a rendu là" alors le vieux lion rougissant: "Ben j'avais envie et pas envie de vous sonner" Là il ne nous regardait pas du tout hein. Là on ne le croyait plus. Là il était démasqué. On n'a pas insisté mais j'avais un certain fou rire.
Ahhhhhhhhhh c'est difficile parce que a ce stade ci, on a l'impression qu'on n'en sortira jamais. On retourne a la case départ mais pas tout a fait, les métaux se sont agglutinés vers le bas et s'arrêteront là S'IL ACCEPTE DE NE PLUS MARCHER pour encore 4 semaines... et là c'est pas gagné.
Bref case départ ou presque. Il restera avec une claudication advenant qu'il ne remette plus le pied par terre d'ici un mois. Parce que la jambe a raccourci. Lui il obstine tout le monde qu'il est guérit puisque sa plaie est guérie elle a l'extérieur, c'est donc que l'intérieur est mieux aussi!!!
Dans trois semaines et demi, rebelotte hôpital, radiographies, rencontre du médecin et décision: soit une autre opération
soit ça va mieux mais il va rester avec les séquelles de ses "boqueries". Bref il est stressant, j'en parlais moins parce que tout tout tout est toujours négatif, il ne voit rien de positif jamais.
A ce stade je calme mon chum...qui ne peut faire davantage que ce qu'il fait. Le vieux lion dit qu'il ne respectera pas les consignes point barre et que c'est a lui la tête et qu'il fera ce qu'il veut avec.
En un sens il a raison... mais il va finir en fauteuil roulant s'il continue a s'obstiner ainsi!!!! Au foyer dans le meilleur des cas. On lui a tout bien bien bien expliqué, mais il doute de ce que ns disions, le médecin lui a très bien expliqué avec radiographie avant et après si évidentes et différentes avant et après avoir marché; il dit que les vis sont là encore même si elles sont déplacées!!!! Les préposées,les infirmières, les ergothérapeute s'arrachent les cheveux avec lui. Il ne veut rien savoir et il veut tout mener. Monsieur dirige.
Denis dit que ça n'était pas un bail de travailler pour lui, parce qu'il n'y avait jamais rien de bien dans ce que les employés faisaient.
N'empêche que j'aime bien les têtes de cochon qui ne se laissent pas faire (même mon chat qui refuse la brosse) j'aime les rebelles.
Sauf que là, ses rébellions risquent de lui coûter très très cher. On ne peut que le mettre en garde au moins.
Enfin j'espérais aller reporter le fauteuil roulant que nous louons pour lui louer une marchette avec des roues!!!!!! ça se peut-tu qu'on va oublier ça là?????
Puis pour une mèche a part ça.
Tout a l'heure au retour le tél. sonne; hier j'avais entendu aux nouvelles que quelqu'un s'était fait frapper a Pointe du Lac en sortant de l'autobus...
J'étais loin de me douter qu'il s'agissait de Raymond-André Hébert, un copain de passage. Pas un grand ami heureusement mais on le voyait tout de même ici deux fois environ dans l'année. Quand il allait chez Loulou ma voisine et sa cousine.
C'est très surprenant.
Il était très marginal comme la plupart de mes amis...avait des connaissances et une mémoire phénoménales au point de nous donner des détails d'histoire époustouflants. mais vivait assez renfermé.
Enfin bon encore des funérailles. J'aime ça moi d'abord.
Ça a dû frapper très fort pour le tuer!!!!!!
Brefeu Chum est couché épuisé et moi je viens récupérer ici.
Mais il n'aura pas mon moral le vieux lion.