Croyez-vous au coïncidences ?
Les coïncidences existent-elles ou les événements sont-ils toujours le fait du hasard? Ce sujet m'a toujours passionnée et dernièrement, en feuilletant un livre, j'ai découvert que certaines coïncidences sont célèbres et font partie de l'histoire. Quelques-unes sont si troublantes qu'on ne peut s'empêcher d'y chercher une signification. Je vous fais ici profiter de ces trouvailles puisées au hasard de mes lectures.
Au matin du 8 avril 1912, le Titanic quitta majestueusement le port de Liverpool pour sa première traversée de l'Atlantique. On le disait insubmersible. 2358 personnes y avaient pris place. Après six jours d'une merveilleuse traversée, un bal était donné pour fêter la dernière nuit à bord. On devait arriver à New York le lendemain. Soudain, dans l'obscurité, le bateau heurta un iceberg et, moins de trois heures plus tard, le 15 avril, le Titanic coula à pic dans les eaux noires et glacées de l'océan. 1653 personnes périrent noyées. Ce fut l'une des plus grandes tragédies maritimes de tous les temps.
Quatorze ans avant cette date funeste, en 1898, avait été édité un roman intitulé Futility, qui était passé inaperçu. Son auteur, Morgan Robertson, avait imaginé l'histoire d'un paquebot géant et très luxueux. Lors de sa première traversée de l'Atlantique, ce navire frappait un iceberg et faisait naufrage avec ses 3000 passagers.
Avouez que la coïncidence est déconcertante. Et savez-vous quel nom portait le bateau du roman? Le Titan ...
Voici une autre histoire tout aussi bizarre ...
Charles Péguy était un écrivain français né à Orléans en 1873. D'origine très modeste, il fit cependant des études classiques jusqu'à l'École Normale. Il écrivit plusieurs oeuvres en prose ainsi que de la poésie. Dans ses derniers poèmes, on peut lire ces vers prémonitoires :
«Heureux ceux qui sont morts dans de grandes batailles
Couchés dessus le sol à la face de Dieu.»
Lorsque la guerre éclata, Péguy s'engagea avec enthousiasme. Il avait 41 ans. Il tomba d'une balle en plein front le 5 septembre 1914 à la bataille de Villeroy. On ne retrouva son corps que deux mois plus tard.
Entre les deux guerres, la municipalité d'Orléans commanda à un sculpteur de renom un buste de Charles Péguy. On l'érigea à quelques pas de sa maison natale. En juin 1940, lorsque les Allemands envahirent la France, un éclat d'obus vint transpercer la figure de bronze, juste au-dessus de l'oeil gauche, à l'endroit précis où le poète avait été frappé par une balle.
Cette coïncidence stupéfia les gens d'Orléans qui, superstitieux, se gardèrent bien de restaurer la statue.
Et cette reine, Catherine de Médicis, qui vécut il y a plus de quatre siècles, et vivait entourée d'astrologues. Elle ne jurait que par Nostradamus qui lui avait prédit des tas de choses qui, toutes, s'étaient avérées justes. Entre autres, il lui avait dit qu'elle mourrait près de St-Germain.
Des années plus tard, la reine était alitée à son château de Blois et sentait sa dernière heure approcher. Le roi lui proposa de recevoir les derniers sacrements. Mais la vieille reine gardait néanmoins confiance car Nostradamus lui avait prédit qu'elle mourrait près de St-Germain. Or, cette ville se trouvait très loin de son château. Alors, ce n'était pas pour aujourd'hui.
La porte s'ouvrit et elle se releva à demi pour voir entrer un jeune prêtre inconnu d'elle.
«Comment vous appelez-vous?» lui demanda la reine.
«Julien de St-Germain, Majesté!»
La reine retomba sur son lit. Nostradamus avait vu juste. Auprès de St-Germain qui l'assistait, Catherine de Médicis rendit l'âme quelques minutes plus tard.
Source : Gagnière, Claude, Au bonheur des mots, Robert Laffont, Paris, 1989.