NET SOLITUDE
Les secrets chuchotés ont une valeur de peau
Grands châteaux aux murs qui semblent beaux
Qui semblaient au passé hauts et fiers de leurs tours.
Rien n’est dit
Les mots ne se dessinent des mains
Le temps scie leur trajet pour oublier demain
Dans des eaux indécentes ils aiment revenir
Les attendre
Les produire
La force du moment
Au hasard d’un chemin pas très bien colorié
Pas fini
Un ailleurs imprécis
Ils courent l’air pressé
Contrôler leurs effets
Ils versent parfois des larmes retenues par défaut
Ils déambulent nus.
Moments déjà perdus puisque jamais acquis
Tout de suite oubliés puisque jamais touchés
Et l’on essuie des mots
Comme on essuie la sueur
Espérant un éveil en espérant le cœur.
La pluie
Un souffle
Une haleine qui en vain se perd sur un écran
Instabilité lumineuse
Le froid de ses pixels mal éteints par l’usure
Les habitudes
Les black-out des suicides anonymes
La technologie du silence
L’absence.
Où est ta peau ? Où sont tes mains ?
L’imagination se sauve et je pense à ma soif
Un faux réveil n’est qu’un sommeil inachevé
Vers le haut de la nuit je ne te connais plus
J’ai les mots dévorés par l’ennui et la hâte
Des aveux chuchotés dans des boites à musique
Toujours la même
Je ne me souviens plus de ta température
Mes mots se rouillent comme un métal frileux allergique au plaisir
A la lumière du jour
Désir de promesses fausses mais vraies
Près du nombril
Près de l’émoi secret
D’un fil de voix
D’un fil d’amour
D’un fil de vie sauvage creusée du bout des rêves
Je t’entraine vers moi
Viens
Vers l’ailleurs de ces phrases
Sur ma peau
Viens contrôler mes mots
Je te dirai que je t’aime tu sais
Près de ta bouche et dans l’éternité des mesures du temps quand il est infini et sa vie en nos yeux.