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| | Un petit verre de poésie ? | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 13:48 | |
| Dans un catalogue immense qu'il fait bon feuilleter, j'ai envie de vous livrer ici les mots que j'aime. Vos contributions sont les bienvenues. Si vous pensez être réfractaire à ce genre, essayez tout de même C'est comme un apprentissage, d'abord, un peu frileux, on se surprend à aimer certains vers, à n'en pas aimer d'autres, vient un jour où on passe à l'étape suivante : la lecture à haute voix, celle qui donne du rythme et de la mesure, c'est la lecture qui convient aux poètes de la négritude par exemple Léopold Sedar Senghor ou bien encore Aimé Césaire, pour ne citer qu'eux. Et puis parfois, la poésie est si intime que la partager avec quelqu'un est comme une défloration, alors on la garde précieusement et on la lit doucement, pour soi. Quand les mots sont si beaux, forts, quand ils font écho à une petite musique de l'âme, du corps, je les imprime et je les mets dans les livres, dans mon agenda, je les garde, je les perds, je les retrouve, je les aère, j'en change, j'y reviens. La poésie est mon opium, j'en ai besoin quotidiennement, elle n'est pas que dans les vers, elle est aussi dans l'attitude, dans le regard, dans les paysages, dans tout ce qui bouge et est vivant, elle m'est chère. Voici un petit florilège de ceux que j'aime, ils sont nombreux et mes choix éclectiques Les Roses de Saadi J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées, Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée... Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
Marceline DESBORDES-VALMORE, Poésies posthumes (1860) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 13:49 | |
| La Courbe de tes yeux
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l'innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Paul ELUARD, Capitale de la douleur (1926)
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 13:54 | |
| Si beau, si beau...
Le Dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent : où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur RIMBAUD, Poésies (composé en 1870)
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 13:55 | |
| Juste le temps de vivre
Il a dévalé la colline Ses pieds faisaient rouler des pierres Là-haut entre les quatre murs La sirène chantait sans joie Il respirait l'odeur des arbres Il respirait de tout son corps La lumière l'accompagnait Et lui faisait danser son ombre Pourvu qu'ils me laissent le temps Il sautait à travers les herbes Il a cueilli deux feuilles jaunes Gorgées de sève et de soleil Les canons d'acier bleu crachaient De courtes flammes de feu sec Pourvu qu'ils me laissent le temps Il est arrivé près de l'eau Il y a plongé son visage Il riait de joie il a bu Pourvu qu'ils me laissent le temps Il s'est relevé pour sauter Pourvu qu'ils me laissent le temps Une abeille de cuivre chaud L'a foudroyé sur l'autre rive Le sang et l'eau se sont mêlés Il avait eu le temps de voir Le temps de boire à ce ruisseau Le temps de porter à sa bouche Deux feuilles gorgées de soleil Le temps de rire aux assassins Le temps d'atteindre l'autre rive Le temps de courir vers la femme. Juste le temps de vivre.
Boris Vian
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 14:05 | |
| Verlaine est sans défauts Je l'aime avec passion depuis.... (longtemps !) Écoutez la chanson bien douce... Ecoutez la chanson bien douce Qui ne pleure que pour vous plaire. Elle est discrète, elle est légère : Un frisson d'eau sur de la mousse !
La voix vous fut connue (et chère ?) Mais à présent elle est voilée Comme une veuve désolée, Pourtant comme elle encore fière,
Et dans les longs plis de son voile Qui palpite aux brises d'automne, Cache et montre au coeur qui s'étonne La vérité comme une étoile.
Elle dit, la voix reconnue, Que la bonté c'est notre vie, Que de la haine et de l'envie Rien ne reste, la mort venue.
Elle parle aussi de la gloire D'être simple sans plus attendre, Et de noces d'or et du tendre Bonheur d'une paix sans victoire.
Accueillez la voix qui persiste Dans son naïf épithalame. Allez, rien n'est meilleur à l'âme Que de faire une âme moins triste!
Elle est en peine et de passage, L'âme qui souffre sans colère, Et comme sa morale et claire!... Ecoutez la chanson bien sage. Paul VERLAINE, Sagesse (1880) Et celui-ci que vous connaissez, mais si, vous le connaissez Roberto me lit parfois des poèmes au téléphone, il me l'a lu un jour, j'étais très émue Mon Rêve familier Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? --Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues, Et pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues. Paul VERLAINE, Poèmes saturniens (1866) |
| | | Capucine VIP
Nombre de messages : 16565 Age : 68 Date d'inscription : 13/03/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 16:00 | |
| Le dormeur du val, je l'aime depuis longtemps ... | |
| | | Diane Lionne non dégriffée
Nombre de messages : 21348 Age : 78 Date d'inscription : 20/02/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 16:29 | |
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| | | Roberto Membre
Nombre de messages : 418 Date d'inscription : 19/06/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 16:30 | |
| Moi, j'aime bien la poésie classique telle que : Le cancreIl dit non avec la tête Mais il dit oui avec le coeur Il dit oui à ce qu'il aime Il dit non au professeur Il est debout On le questionne Et tous les problèmes sont posés Soudain le fou rire le prend Et il efface tout Les chiffres et les mots Les dates et les noms Les phrases et les pièges Et malgré les menaces du maître Sous les huées des enfants prodiges Avec des craies de toutes les couleurs Sur le tableau noir du malheur Il dessine le visage du bonheur. Jacques Prevert Bon. Je craque aussi pour le "dormeur du val". Il est vraiment poignant ce poème et les Verlaine cités plus haut. Bonne idée que ce fil | |
| | | Diane Lionne non dégriffée
Nombre de messages : 21348 Age : 78 Date d'inscription : 20/02/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 16:46 | |
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| | | Diane Lionne non dégriffée
Nombre de messages : 21348 Age : 78 Date d'inscription : 20/02/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 16:47 | |
| Par coeur ce Prévert: "moi j'avais la lampe Et toi la lumière Qui a vendu la mèche" | |
| | | jaco43 mangeur de lionnes non-dégriffées
Nombre de messages : 17679 Date d'inscription : 02/01/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 16:58 | |
| Et pour un cartésien, mon ami Gilles, que j'aime bien! - Citation :
- L’oiseau Lyre
Deux et deux quatre quatre et quarte huit
huit et huit font seize…
Répétez ! dit le maître
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize.
Mais voilà l’oiseau lyre
qui passe dans le ciel
l’enfant le voit
l’enfant l’entend
l’enfant l’appelle
Sauve-moi
joue avec moi
oiseau !
Alors l’oiseau descend
et joue avec l’enfant
Deux et deux quatre…
Répétez ! dit le maître
et l’enfant joue
l’oiseau joue avec lui…
Quatre et quatre huit
huit et huit font seize
et seize et seize qu’est-ce qu’ils font ?
Ils ne font rien seize et seize
et surtout pas trente-deux
de toute façon
ils s’en vont.
Et l’enfant a caché l’oiseau
dans son pupitre
et tous les enfants
entendent sa chanson
et tous les enfants
entendent la musique
et huit et huit à leur tour s’en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un à un s’en vont également.
Et l’oiseau lyre joue
et l’enfant chante
et le professeur crie :
Quand vous aurez fini de faire le pitre
Mais tous les autres enfants
écoutent la musique
et les murs de la classe
s’écroulent tranquillement
Et les vitres redeviennent sable
l’encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le port-plume redevient oiseau.
Jacques Prévert
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| | | Capucine VIP
Nombre de messages : 16565 Age : 68 Date d'inscription : 13/03/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 17:20 | |
| J'adore ce poème Jacques ! | |
| | | Capucine VIP
Nombre de messages : 16565 Age : 68 Date d'inscription : 13/03/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 17:31 | |
| J'aime aussi celui-ci ! PARIS AT NIGHT
Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l'obscurité tout entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras.
Jacques Prévert | |
| | | Donna Membre
Nombre de messages : 409 Date d'inscription : 06/03/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 19:11 | |
| Wow vraiment super....j'adore.
bisous xxxx | |
| | | Lord Administrateur
Nombre de messages : 23255 Date d'inscription : 02/01/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 25th 2008, 19:16 | |
| - jaco43 a écrit:
- Et pour un cartésien, mon ami Gilles, que j'aime bien!
- Citation :
- L’oiseau Lyre
Merci l'ami Jacques, mais il n'y a rien à faire, je ne peux et ne pourrai probablement jamais apprécier ces vers, prose, poésie, "whathever". Mais j'apprécie la pensée ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 26th 2008, 13:12 | |
| Québecois, je vous aime !
Jack Monoloy
Jack Monoloy aimait une blanche Jack Monoloy était indien Il la voyait tous les dimanches Mais les parents n'en savaient rien Tous les bouleaux de la rivière Mingan Tous les bouleaux s'en rappellent La Mariouche elle était belle Jack Monoloy était fringant
Jack, Jack, Jack, Jack disaient les canards Les perdrix et les sarcelles Monoloy disait le vent La Mariouche est pour un blanc
Avait écrit au couteau d'chasse Le nom d'sa belle sur les bouleaux Un jour on a trouvé leurs traces On les a vus au bord de l'eau Tous les bouleaux de la rivière Mingan Tous les bouleaux s'en rappellent La Mariouche elle était belle Jack Monoloy était fringant
Jack, Jack, Jack, Jack, disaient les canards Les perdrix et les sarcelles Monoloy disait le vent La Mariouche est pour un blanc
Jack Monoloy est à sa peine La Mariouche est au couvent Et la rivière coule à peine Un peu plus lentement qu'avant Tous les bouleaux de la rivière Mingan Tous les bouleaux s'en rappellent La Mariouche elle était belle Jack Monoloy était fringant
Jack, Jack, Jack, Jack, disaient les canards Les perdrix et les sarcelles Monoloy disait le vent La Mariouche est pour un blanc
Jack Monoloy Dieu ait son âme En plein soleil dimanche matin En canot blanc du haut d'la dam Il a sauté dans son destin Tous les bouleaux de la rivière Mingan Tous les bouleaux s'en rappellent La Mariouche elle était belle Jack Monoloy était fringant
Jack, Jack, Jack, Jack, disaient les canards Les perdrix et les sarcelles Monoloy disait le vent La Mariouche est pour un blanc
La Mariouche est au village Jack Monoloy est sur l'fond d'l'eau A voir flotter sur les nuages Et les canots et les billots Tous les bouleaux de la rivière Mingan Tous les bouleaux ont mémoire Et leur écorce est toute noire Depuis qu'Monoloy a sacré l'camp
Jack, Jack, Jack, Jack, disaient les canards Les perdrix et les sarcelles Monoloy disait le vent La Mariouche est pour un blanc
Gilles Vigneault
Une chanson, un poème pour faire danser l'imagination |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 26th 2008, 13:14 | |
| Et encore un autre pour Gilles Tu sais Lord, la poésie est parfois très mathématique, la preuve plus bas mais il faut aussi savoir compter, des pieds, des alexandrins, etc... Mathématiques
Quarante enfants dans une salle,
Un tableau noir et son triangle.
Un grand cercle hésitant et sourd
Son centre bat comme un tambour.
Des lettres sans mots ni patrie
Dans une attente endolorie.
Le parapet dur d’un trapèze,
Une voix qui s’élève et s’apaise
Et le problème furieux
Se tortille et se mord la queue.
La mâchoire d’un angle s’ouvre.
Est-ce une chienne ?
Est-ce une louve ?
Et tous les chiffres de la terre,
Tous ces insectes qui défont
Et qui refont leur fourmilière
Sous les yeux fixes des garçons.Jules Supervielle |
| | | Lord Administrateur
Nombre de messages : 23255 Date d'inscription : 02/01/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 26th 2008, 13:30 | |
| Merci Lolo ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 26th 2008, 13:40 | |
| Pour convertir Gilles (mais non, tu ne risques rien, je promets !) La poésie aime les maths et les maths la lui rendent bien Enfer ou paradis ?J’étais alors en proie à la mathématique. Temps sombre ! enfant ému du frisson poétique On me livrait tout vif aux chiffres, noirs bourreaux On me faisait de force ingurgiter l’algèbre On me tordait depuis les ailes jusqu’au bec Sur l’affreux chevalet des x et des y Hélas, on me fourrait sous les os maxillaires Le théorème orné de tous ses corollaires. Pourtant, on peut être poète et mathématicien. Victor Hugo
... Le quart d'heure de bon tempsJe le trouve absolument délicieux et très très très actuel L’homme, dont la vie entière Est de quatre-vingt-seize ans, Dort le tiers de sa carrière, C’est juste trente-deux ans. Ajoutons pour maladies, Procès, voyages, accidents Au moins un quart de la vie, C’est encore deux fois douze ans. Par jour deux heures d’études Ou de travaux - font huit ans, Noirs chagrins, inquiétudes Pour le double font seize ans. Pour affaires qu’on projette Demi-heure, - encore deux ans. Cinq quarts d’heures de toilette Barbe et caetera - cinq ans. Par jour pour manger et boire Deux heures font bien huit ans. Cela porte le mémoire Jusqu’à quatre-vingt-quinze ans. Reste encore un an pour faire Ce qu’oiseaux font au printemps. Par jour l’homme a donc sur terre Un quart d’heure de bon temps. Nicolas Boileau ... L’abscisse et l’ordonnéeL’abscisse est la cruelle maîtresse de l’ordonnée. À peine se sont-elles croisées qu’elles enfantent, baptisent et domicilient un petit point dont il faut reconnaître - à regret - qu’elles ne prennent aucun soin. L’abscisse en effet n’a de cesse que de rencontrer une nouvelle ordonnée plus jeune, plus belle, à laquelle elle fera illico un nouveau petit point unique, qu’elle abandonnera comme le précédent, le vouant le plus souvent à la solitude paranoïaque des corps totalement ordonnés. Marie Desplechin Les contre-mathematiquesUn polygone a plus de cotés raffinés Qu'un Lyonnais cherchant des crosses gones. - - - o - - - Le Pentagone est représenté par le chiffre 5 dans le monde Et par le nombre 666 aux états unis. - - - o - - - Le Pentagone américain n'a rien de saint Ni les angles, ni les cotés, ni les points de vue. - - - o - - - "nous nous aimons" est commutatif "je t'aime" ne l'est pas beaucoup de gens doivent apprendre cette leçon. - - - o - - - Prendre deux droites Croiser les points Mettre son point sur une figure (au milieu de douze cordes) Jeter l'éponge (pour effacer tout?) Voilà la géométrie du boxeur, Son arithmétique consiste a compter jusqu'à 10. - - - o - - - Quand on apprend par coeur La table de Dieu Tout les enfants de choeurs Vous le diront, par Dieu ! Le 13 est un imposteur. Rolland Pauzin - 28-05-2002 - une contrepèterie et plusieurs pitreries et du même Rolland PauzinUn R A Y O N d'espoir Est à mi-chemin Entre deux points de vue diamétralement opposés. - - - o - - - Poincarré : un grand mathématicien détenteur De la quadrature d'un infiniment petit cercle. - - - o - - - Prendre la tangente n'a pas un but bien précis Son chemin est long et inconnu, Abandonner le cercle qui tourne en rond est son avantage. - - - o - - - La croix est le symbole de la multiplication. Pour ceux qui l'utilisent trop religieusement C'est aussi le symbole de la division. |
| | | Capucine VIP
Nombre de messages : 16565 Age : 68 Date d'inscription : 13/03/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 26th 2008, 14:06 | |
| ESCALE
J'arrive en ville Les yeux tout embués de mer Avec mon sac de marin plein De houleux souvenirs salins J'arrive et à l'horizon Se cabrent Murs de béton, de verre, d'acier, Buildings, tours, gratte-ciel
Au fond des gorges abyssales J'ai le vertige du vertical
J'arrive en ville Et il y a des lambeaux de glace Accrochés aux corniches, Les arbres ploient sous le verglas Que le vent casse Et précipite en cataractes De tintinnabulants éclats
J'arrive en ville, J'ai en mémoire Des odeurs de varech Et des images de chalutier Qui dansent au bout de leurs amarres
La ville est là, Sentant le soufre et le mazout, Noire et grise, Je suis déjà prisonnier de ses murs; Elle me prend Dans ses tentacules d'artères
Je l'étudie comme un boxeur Étudie la garde de son adversaire
La ville: Je n'y séjourne jamais Que le temps De reprendre le large
Pol Chantraine | |
| | | Lord Administrateur
Nombre de messages : 23255 Date d'inscription : 02/01/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 26th 2008, 14:12 | |
| Ouf!! Vous me faites travailler fort les amis ! | |
| | | Invité Invité
| | | | jaco43 mangeur de lionnes non-dégriffées
Nombre de messages : 17679 Date d'inscription : 02/01/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 26th 2008, 14:37 | |
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| | | Roberto Membre
Nombre de messages : 418 Date d'inscription : 19/06/2007
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 26th 2008, 17:21 | |
| Moi, j'aime écouter Brassens chanter cette ballade ; elle est vraiment très belle et reposante. Ballade des Dames du temps jadis
Dites-moi où, n'en quel pays, Est Flora la belle Romaine, Archipiades, ne Thaïs, Qui fut sa cousine germaine, Echo, parlant quant bruit on mène Dessus rivière ou sur étang, Qui beauté eut trop plus qu'humaine ? Mais où sont les neiges d'antan ?
Où est la très sage Héloïs, Pour qui fut châtré et puis moine Pierre Esbaillart à Saint-Denis ? Pour son amour eut cette essoine. Semblablement, où est la roine Qui commanda que Buridan Fût jeté en un sac en Seine ? Mais où sont les neiges d'antan ?
La roine Blanche comme un lis Qui chantait à voix de sirène, Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz, Haramburgis qui tint le Maine, Et Jeanne, la bonne Lorraine Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ; Où sont-ils, où, Vierge souvraine ? Mais où sont les neiges d'antan ?
Prince, n'enquerrez de semaine Où elles sont, ni de cet an, Que ce refrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d'antan ? François Villon (François de Moncorbier dit Villon (né en 1431 à Paris, disparu en 1463) est un poète français de la fin du Moyen Âge) Source Wikipédia | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un petit verre de poésie ? Février 27th 2008, 14:22 | |
| J'aime beaucoup Roberto, ça me rappelle le bac J'avais entre autres fantaisies, les auteurs de la Pléïade et un certain Pontus de Thiard, évêque qu'il fut aussi ! Un autre que j'apprécie pour sa verve et son humour . Complainte amoureuseOui dès l'instant que je vous vis Beauté féroce, vous me plûtes De l'amour qu'en vos yeux je pris Sur-le-champ vous vous aperçûtes Ah ! Fallait-il que vous me plussiez Qu'ingénument je vous le dise Qu'avec orgueil vous vous tussiez Fallait-il que je vous aimasse Que vous me désespérassiez Et qu'enfin je m'opiniâtrasse Et que je vous idolâtrasse Pour que vous m'assassinassiez Alphonse Allais |
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