Les mots de Picoulet

Picoulet, c'est mon ami et celui d'autres. Il est un peu connu ici, Diane, Capu . Je le connais et pas virtuellement depuis de longues années, des histoires parallèles qui ont fait croiser nos routes.
J'aime Picoulet, j'aime ce qu'il écrit, l'homme qu'il est.
Aujourd'hui, j'ai lu ceci et ça m'a tellement touchée que j'ai eu envie de partager ses mots, des mots de tous les jours mais sur une partition unique : la sienne !


Nocturne au jour le jour


Le sablier
pour oublier
Compter les grains
ta peau
Bercer le chagrin
Rideau !

Rupture du coeur
Prison du temps
de journées noires
en nuits blanches
à reculoir
Ronger les sangs
Bonne apathie !

Crever fou d'elle
Foutrement d'elle
à s'emperler
la souvenance
la tête dans l'mur
la tête dans l'sable
Allô ! T'es où ?


Le sablier
pour oublier
Compter les grains
ta peau
Bercer le chagrin
Rideau !

Le manque d'envol
des jours de grève
Défaut d'entrain
rester à quai
Sortir mouchoir
Partir s'échoir
Juste un aller

Gluante plongée
j'ai le fond marin
Soufflé s'échouer
à bras le corps
surtout le tien
Lourde absence
Couler à pic

Le sablier
pour oublier

A double tour
tirer sa peine
Être à l'ombre
Isolement
A mots couverts
dans les silences
te faire l'amour


Le sablier
pour oublier
et mon crayon
se larmentant
pare de buée
les p'tits carreaux
de mon cahier

Quand je lis :
Le sablier
pour oublier
et mon crayon
se larmentant
pare de buée
les p'tits carreaux
de mon cahier

Je ne saurais expliquer ce que j'éprouve mais c'est certain, ça me bouscule...

Je ferais suivre vos commentaires à Pascal, l'homme est artiste et doute en permanence de son talent.

Et puis cet autre

Bavette blues

(Thérapie chez mon boucher
Alimentaire, mon cher Watson! dit-il car il a beaucoup d'humour)

A Chateaubriand

J'étale
Tranches de vie, sketchs hachés
Collection de mes bleus
Mon p'tit coeur a l'onglée

Sur la planche à découper
J'évince mon double, mon jumeau
De ma creuse vie
J'lui fais la peau
J'lui fais l'appoint, mort

J'suis qu'un bleu
Coeur saignant
Sans filet et faux
Derrière mes grilles
Je deviens carne
A battre la semelle
A bout de nerfs
Je bous à l'étouffer
Avant de flancher
Reprendre le collier
Me remettre dans le bain
Marri

Je cogite à la noix, coco
Même sur le plat
Je suis en côte
Je me fricasse à toutes les sauces
Je marche en de vains
Espoirs d'être cru
Tartarin
Mais je suis cuit

Reste la poêle à gratter...

Pascal sait, mieux que quiconque que j'ai lu dans toute ma vie, jongler avec les mots et les sentiments forts qu'il inspire.

Sa poésie est unique a lui, son humour aussi et sa chatte Chaussette

J'aimerais bien que ce fil soit alimenté très souvent, soit par Picou, ou par toi ma Lolo comme ambassadrice de cette force qui se dégage.

Pascal joue avec les mots, les sons, sa musique est poésie et moi j'aime tellement.

OUIIIIIIIII si tu peux nous en donner encore et encore je ne serai jamais rassasiée de ce Picou là Picoulet.

On n'a pas ce genre de poète au Québec non plus qu'en France excepté lui et J'EN VEUX ENCORE...

La regénération des mots et des idées. C'est vivifiant et cette nouvelle écriture unique rafraîchit ma boite a idée.

Bravo Pascanou et encoooooooore.

Nocturne au jour le jour ...... j'aime tellement et pourtant quand je lis ces lignes, ça me fait plus de mal que de bien (je l'ai déjà une fois à Picoulet) mais c'est tellement beau! Tu peux le lui dire, redire, en rajouter autant de couches que tu veux ... ça ne sera pas encore assez, tellement c'est beau (à transmettre aussi )

Merci Lolo

Je transmettrai, n'ayez aucun doute
Merci pour lui

Un autre que vous connaissez Diane et Sab

ECCE HOMO


Mais non je pleure pas
J’épluche les oignons

De toi j’mélancole
Tu me camisoles
La folie enlace
Ton absence vivace
Mais non je pleure pas

Je crie femmine
Comme un vieil has-been
Qui chiale sa rengaine
Je m’entriste again
J’épluche les oignons

Je sais, tu m’as dit
Je suis pas celui….
Je m’en mords les doigts
Je m’endors l'émoi

Alors, obsédé, quand je te croise
Je glane chaque cheveu que tu sèmes
Et les dépose sur mon oreiller

Pour dernière histoire
Et je me troue-noir
J’m’enterre pour me taire
Rampant le silence
Je pends aux patères
(Avé Maria, good now)
L’amour, mes démences

Mais non je pleure pas
J’épluche les oignons
Mais non je ne ris pas
Je peluche sur mes gnons

Celui-là est à lire avec moult précautions, Picoulet avait une soeur, il l'aimait énormément et puis, parfois, la vie est très rosse....

ANNE !

L'ange, le plus beau, a pris ta main
Au coeur d'une nuit de juin
Tes larmes retenues pour voiler ta souffrance
Ton sourire comme un défi face à l'arrogance
De la mort qui rôde, attendant son heure.
L'ange a déposé un baiser sur ton coeur
Puis t'a offert une croisière vers l'ailleurs
Sur notre rivière de pleurs...
Dans un pays de l'au-delà
Sur l'eau de la rivière de nos larmes.
De toi dans l'au-delà là haut
Et de ta joie de vivre je ne peux lever l'ancre
Je voudrais t'écrire avec d'autres encres
Que les bleus de la douleur
Que les noirs du malheur.
J'ai des maux de toi, petite soeur
Des souvenirs crucifiés sur mon coeur.
Te rappelles-tu j'allais te chercher à l'école
Nous faisions de la luge sur nos cartables..!
Pourquoi toi, et si tôt! lancine Mamie Jeanne
Sait-elle que tu as découvert la paix, Anne...
Moi je sais que tu as dompté la mort
Car j'entends ton rire souvent, encore.
Pour ton âme qui repose
Je cultive un jardin de roses
Anne, ma petite soeur Anne
Ne vas-tu pas revenir.....?


Un rien de silence après ces mots là.

Un homme, une histoire, et mon amitié indéboulonnable envers toi mon Picou Pascal

DIONYCHUS BASOS (12 degrés)

Dernier rhum blanc
Géronimo ou Jéroboam ?
Je fût. Feuillette ma vie qui part en tonneau...
Je me délite, je me deslitres
J'peux plus me saké, je m'accep plus.
Quand je roule à 90 .. degrés
Je me grille au rouge
Aux bordeaux et aux médocs
Chateau Yqem, Chateau Valium
Entre-deux-Mers .. à boire ...
Je me pousse-rapière, je suis paf pif
Suis-je à ligoter ?
Le planteur m'a planté
Comme un guignol laid
Bouffi de bourgueil.
Je bats ma coupe de champ'
J'ai le porto allègre
A m'en rendre raide tokay
Dégingandé comme un pinotchio !
Je me gros-rouge et blanc-acide
Je me nuis St Georges (même le jour)
Et avant de piler la glace
Je me regarde pour un dernier rictus
-"T'es qui là, hein, mon vieux ?
le dernier homme blanc ?"
Quand j'en ai trop martini
J'enfile mon gin et je pars
Quêter l'amour perdu dans la licoeur ...
Je te cherche dans le marc de bourgogne
Dans les vins fleuris que tu aimais
Comme quand tu me faisais tourner la tête ...
Aujourd'hui pour coupe-faim de toi
J'ai ton parfum pour me saoûlager ...
J'ai plus l'envie de me battre
J'ai jeté l'arme à gnaque
Et en cure à Sau-terne(s)
Je me fait hara-raki ...

J'aime tes yeux et la prunelle.

Plus je le lis, plus je l'aime.


Les autres dormez-vous ou vous n'avez aucune critique a faire????

Ils en restent cois

Diane a écrit:

Les autres dormez-vous ou vous n'avez aucune critique a faire????

Je ne dors pas Diane mais, disons que je préfère les mathématiques et c'est Jacques le responsable de ce forum sur la création littéraire, c'est pas pour rien !

Sacré Lord, mais Lewis Caroll et Blaise Pascal aimaient aussi beaucoup les mathématiques

Moi, je lis tout.... Ça m'inspire, même si je n'en parle pas... J'adore vous lire. :=ll=:

Je ne parle pas beaucoup mais j'adore ses jeux de maux.Ce n'est pas du même genre exactement mais cela me fait penser à Sol (Marc Favreau)que j'amais beaucoup.

Comme Lolo, je suis fan.

Il est, en plus, bourré d'esprit et d'humour. C'est un de mes fidèles à "Les images ont la parole" et souvent c'est celui qui trouve la légende la plus percutante.

Je n'y connais rien en poésie, mais il me fait le même effet que Prévert, c'est de la poésie pour tous, connaisseurs ou pas et je dirai même amateur ou pas.

Bise à la belle Lolo en passant.
(plus rien depuis janvier sur les petites guimauves )