Une voix ... un coeur

Une voix ... un coeur

C'était il y a presque vingt ans. Je vivais dans un charmant petit village dans la belle région de Mirabel, au nord-ouest de Montréal. Cette contrée agricole fournit en abondance du maïs, des pommes, des fraises et des framboises. Les fleurs de pommiers sont, au printemps, une pure merveille, tant pour la vue que pour l'odorat, et l'été est d'une beauté extraordinaire avec ses paysages verdoyants.

J'habitais une petite maison au toit en pignon, sur une rue plutôt tranquille. C'était beaucoup plus vivant à l'intérieur. À cette période, mes enfants, leur père et moi cohabitions avec deux chats, un chien, un lapin et un cochon d'Inde. Tout ce petit monde vivait en harmonie sans trop de problème.

Mon chien était un mélange de husky et de berger avec un oeil bleu et l'autre brun. Cette particularité le rendait antipathique à bien des gens qui le croyaient mauvais. Au contraire, cet animal était très doux et s'attachait à tous les pas de ma plus jeune fille, âgée de quatre ans à l'époque. On ne les voyait jamais l'un sans l'autre.

Derrière mon domicile s'étendait un champ, long d'un kilomètre, à l'extrémité duquel se trouvait une petite montagne. Sur le flanc de celle-ci, bien visible de chez nous, était accrochée une jolie maison blanche, avec des tourelles aux toits noirs et pointus, ressemblant à un petit château. Là vivait un personnage dont tout le monde connaissait le nom mais que tous voyaient très peu. Sa discrétion le faisait ressembler à un fantôme. Personnellement, je ne l'ai croisé qu'une fois et pourtant, j'ai habité neuf ans dans ce patelin.

Cette rencontre se produisit en hiver. Ce matin-là, comme tous les jours, ma petite fille et moi allions chercher notre courrier au bureau de poste. Une marche de vingt minutes, aller-retour, que notre chien appréciait autant que nous.

En arrivant, j'ai fait entrer le chien dans le bureau de poste pour qu'il se réchauffe les pattes. Il s'est assis sagement près de ma fille. Je m'affairais à prendre mon courrier lorsque j'ai entendu la porte s'ouvrir. Un bel homme aux cheveux grisonnants est entré et je l'ai reconnu tout de suite malgré les lunettes fumées camouflant ses yeux. Dieu qu'il paraissait bien! Il portait un manteau de cuir noir, des pantalons ajustés, noirs aussi, et des bottes noires montant jusqu'aux genoux, comme en ont les soldats. Quelle élégance!

Il a enlevé ses lunettes en me disant: «Bonjour madame», puis se baissant devant la petite pour être à sa hauteur, il lui a dit, tout en caressant le doux pelage de son ami poilu: «Tu as un beau chien, comment s'appelle-t-il?» Ils bavardèrent quelques instants, comme deux amis, puis nous sommes sorties dehors. En passant près de sa voiture, j'ai aperçu un borzoï, une race de chiens que cet homme affectionne particulièrement, étendu sur la banquette arrière. Vous savez ces espèces de grands lévriers blancs au museau démesurément allongé et à poils longs, très hauts sur pattes. D'énormes bêtes qui prennent beaucoup de place.

Ma fille a dit: «Il est gentil le monsieur»; j'ai répondu : «Oui, et il chante très bien aussi.»

Il est venu donner un spectacle aux Îles-de-la-Madeleine en 2001, alors que j'y habitais encore. J'y ai assisté car ses chansons m'ont toujours fait pleurer. Les vieux pianos, Frédéric et compagnie me bouleversent toujours. En écoutant la voix émouvante de Claude Léveillée, je songeais à son petit château et à ses chiens blancs, à qui il devait manquer quand il est en tournée.

Je crois qu'il demeure toujours à cet endroit, du moins je l'espère pour lui. Il a vieilli, il est malade mais ce que je revois dans mon souvenir, c'est l'homme simple qui aime les chiens et qui sait parler aux petits enfants.

Capucine

Quel beau témoignage Capucine !

Il aurait pu t'enlever sur son grand cheval blanc! :x

J'aurais sûrement aimé !

Claude Leveillé a toujours été mon préféré. J'ai eu le plaisir de l'entendre, une fois, dans un cabaret de la rue St-Jean, à Québec, au début des années 70 (1972, je crois). J'étais avec Sylvain Lelièvre, un autre chansonnier... C'est comme si, en vous lisant, je l'entendais encore chanter "Frédéric" à son piano...

Désolant, tout ce qui lui arrive... Merci pour cette belle histoire de vie!

Merci, je suis contente de vous l'avoir raconté, c'est un si beau souvenir ... Je l'aime beaucoup, je pleurais chaque fois que je le voyais à son piano à la télé, et j'espère que nous le reverrons encore.

C'est très très beau ce texte.

Moi aussi j'adore Claude Léveillée et ses chansons resteront gravées dans nos têtes longtemps même s'il ne peut plus chanter.

Merci Jo. C'est un très beau texte.

C'est une très belle histoire Capu, tendre et attachante !

C'est bon de voir que vous l'aimez tous vous aussi ... Ça serait peut-être une bonne idée de lui envoyer un petit mot collectif ...

Et pourquoi pas.... un petits mot d'encouragement ne fait pas de mal à personne?

Je suis entierement d'accord avec vous Claude Leveille a toujours ete un de mes preferes.en plus d'etre un chanteur c'est un des grands musiciens.
je signerai volontier cette lettre

renaud

Et moi de même.

Sinon tu peux lui écrire et lui donner l'adresse du site ici qu'il vienne lire ton mot et nos réactions?

Pour nos petits français...
Il a été un poète magique pour toute une génération et le demeure.
https://www.youtube.com/watch?v=5FotU-sW8Fk
Du temps de Frédéric. Cette belle toune.







Claude Léveillée
La légende du cheval blanc
Sur un cheval blanc je t'emmènerai
Défiant le soleil et l'immensité
Dans des marais inconnus des Dieux
Loin de la ville
Uniquement nous deux

Et des milliers de chevaux sauvages
Feront un cercle pour nous isoler
N'entends tu pas toutes les guitares
Criant de joie dans la chevauchée

Sur un cheval blanc je t'emmènerai
Défiant le soleil et l'immensité
Dans les marais inconnus des Dieux
Loin de la ville
Uniquement nous deux

Pourtant je sais que ce n'est qu'un rêve
Pourquoi faut-il que ce ne sois qu'un rêve
Mais l'hymne à l'amour je l'entends déjà
J'entends déjà son alléluia
Alléluia

Hommage a Claude Léveillée.

Avec Dan Bigras au début que j'aime d'amour.

https://www.youtube.com/watch?v=NFXx9XuQ7X0

Diane, tu as encore réussi à amener les larmes à mes yeux .

Mmmmmmmm à moi aussi ...

Ce serait bien de lui envoyer une lettre manuscrite signée de nous tous mais je sais que ce serait difficile ...

Comment faire pour avoir son e-mail alors ? Quelqu'un a une idée ou une bonne plogue ?

Ah oui, j'ai trouvé ce site :

http://www.radio-canada.ca/culture/modele-document.asp?section=musique&idEntite=3791

Bon, je peux contacter son agent qui lui fera parvenir... et je pourrais préparer un fond pour y superposer du texte... ?

Mais tu connais tout le monde toi Daniel ... On pourrait dire par exemple que à la suite de la lecture d'un texte sur lui, qu'on a eu envie de lui dire bonjour, de lui dire combien on l'aime ...

Va pour le fond Daniel, je suis sûre que ce sera super !

Pour nos amis francais ils reconnaitront ces chansons ecrites par Claude Leveille a la demande de Edith Piaf.
Boulevard du crime, Ouragan, La voix , Les vieux pianos.


renaud

daniel_f a écrit:

Et pourquoi pas.... un petits mot d'encouragement ne fait pas de mal à personne?

Je peux me joindre à vous ? ce serait avec plaisir !

Mais bien sûr lolo ! Ça lui fera certainement plaisir !

Pareil, idem, itou!