Haïkus

Lolola a dit sur un autre fil qu'elle aime les haïkus. Moi aussi.

Il y a seulement un an que j'ai découvert les haïkus, quand ma fille Valentine m'a offert un livre rempli de ces petits trésors.

J'ai été émerveillée.

Lolola, je te propose d'écrire ici ceux que tu aimes, je ferai de même.

Diane, si tu aimes ce genre de poèmes, tu nous en mets aussi ?


avec son petit doigt
il touche une étoile
marée basse


des mots si doux
écrits avec une grosse mine
cadeau d'enfant


Hélène Bouchard
Petits fruits nordiques

Je vais essayer, mais en attendant, je vais reproduire les oeuvres des autres ...

J'ai trouvé une superbe image pour illustrer celui-ci (que j'avais mis plus haut).

des mots si doux
écrits avec une grosse mine
cadeau d'enfant




Et celui-ci, si beau ...

des ailes
sur le rond de lune
passage d'outardes

J'arrive un peu en retard, désolée.

J'avais un problème avec l'ordi, que Gilles a résolu lui en une fraction de seconde je dirais, même avec un gros mal de tête et une grippe.

Ainsi, je reviens.

Oui, les haïkus sont des poèmes très courts, mais quand même très profonds.

Et Les enfants sont imbattables dans leurs mots d'enfants.


Il y a une personne qui me racontait que chaque soir, lorsque son fils de 6 ans prenait son bain, elle le lavait vigoureusement. Puis un soir son fils lui a dit : "maman quand est-ce que je vais être propre ?"

Il faut dire que le Haïku est le plus court poème au monde.

Il s’agit d’un poème japonais à forme fixe, devenu populaire à l'époque Héian (VIIIe – XIIe siècle) et raffiné au XVIIe siècle avec Matsuo Bashõ.

Pour maître Bashõ, bien tourner un Haïku, c’était évoquer simultanément INSTANT ET ÉTERNITÉ, y laisser se rencontrer ou s’entremêler un élément immuable de la Nature – étendue de la mer, silence des montagnes… - et le détail d’un moment privilégié qui en a saisi l’essence…


SHIZUKASA YA ----------------------------------------------- Comme les eaux
IWA NI SHIMI-IRU ------------------------------------------- Du lac s’élèvent
SÉMI NO KOYÉ ----------------------------------------------- Aux pluies d’été
(Maître Bashõ)-------------------------------------------------- (Traduction)


Le Haïku se prête moins bien à la langue française qu’à la langue japonaise. Notre langue bâtit habituellement ses phrases autour d'un verbe. Aussi, la concision du Haïku représente pour nous un défi.

Cependant, nul ne saurait nier l’attrait qu’exerce le Haïku sur notre imagination. Pure poésie, le Haïku sous-entend plus qu’il ne décrit, laissant entrevoir ce qui se cache derrière le miroir des apparences.


Le Haïku suggère au lecteur un condensé, une sorte « d’Illumination poétique » :

"Cette image impromptue comme un atome puisé à l’Infini, captive profondément les sens, incite à la rêverie, nourrit ou libère la conscience."


La langue japonaise, sans rime, dose les sonorités pour mieux faire vibrer les sensibilités. La langue française se contente d’en traduire l’essence, sans reproduire la palette sonore originale.


Prenons comme exemple ces quelques versions de célèbres Haïkus japonais :

Épuisement du jour
Sommeil posé sur les plumes,
Réconfort de rêve.

Liberté des consciences
Choix en éveil,
Éthique.

Poésie infinie
Feuilles d’or et enluminures,
Plaisir de l’écriture.

Envolée migratoire
Disposée en Victoire,
Univers.

Échappée de neige
Paysage enchanté,
La chasse aux cervidés???

Deux lacs noirs en montagne
Fluide profond et paisible,
Beauté pure.