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 La littérature

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Diane
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MessageSujet: La littérature   La littérature Icon_minitimeFévrier 25th 2007, 11:40

Marleen Haushofer

Je l'ai découverte tout a fait par hasard, lors d'une promenade en printemps a Montréal. J'étais épuisée, elle a sauvé ma journée.


Elle est autrichienne, et ce que j'avais acheté (j'allais ensuite acheter toute l'oeuvre qui est bien minime) c'est le livre: "Le mur invisible" chez Babel.

Me suis assise dans un parc, je vivais en ville et j'étouffais, il faisait soleil; un de ces moments riches et solitaires qu'on n'oublie pas, je me revois assise par terre adossée a un arbre, dans un parc, lisant, lisant, lisant jusqu'à ce que la lumière tombe...alors j'ai repris le métro et suis rentrée lire chez moi.

C'était le livre dont j'avais besoin, un petit monde fait pour moi avec des animaux, de la survie, un petit endroit clos protégé des aspérités de la vie.
Comme si elle avait écrit ce livre rempli de nature et d'animaux pour moi.

Ensuite j'ai dévoré "Sous un ciel infini" puis "Dans la mansarde" et "Nous avons tué Stella" "La porte dérobée" J'ai aimé le style nu et rempli d'atmosphère.


Mais c'était "Le mur invisible" qu'elle avait écrit pour moi...




Elle est morte très jeune, donc pas beaucoup d'oeuvres. Cela arrive souvent quand je m'attache a un auteur particulièrement, comme Dorothy Allisson...
Je reste sur ma faim de trouver si peu d'oeuvres.
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Diane
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeFévrier 25th 2007, 11:43

Extrait du mur invisible:

"La forêt n'est jamais entièrement silencieuse. On la croit silencieuse, alors qu'elle recèle des bruits innombrables. Un pivert frappe ses coups au loin, un oiseau crie, une branche frappe contre un tronc et quelque petit animal fait craquer le rameau sous lequel il passe. Tout vit et travaille. Mais ce soir-là, il régnait un silence presque total. Cette disparition des bruits familiers m'effraya. Même le clapotis de la fontaine rendait un son mat et étouffé, comme si l'eau ne coulait plus que paresseusement et à contrecœur. Lynx se leva, sauta péniblement sur le banc à côté de moi et me pressa du museau. J'étais trop fatiguée pour le caresser mais je lui dis quelques mots sans élever la voix, intimidée par ce terrible silence.
Je ne comprenais pas ce qui empêchait l'orage d'éclater. Il faisait aussi sombre que si le soir était tombé et je me rendis compte à quel point en ville l'orage est peu inquiétant et presque agréable. C'était si rassurant le contempler derrière d'épaisses vitres. La plupart du temps je n'y avais même pas fait attention.
Subitement et sans transition, il fit noir comme dans un four. Je me relevai et rentrai avec Lynx. J'étais un peu décontenancée et ne savais pas quoi faire. Alors, j'allumai une bougie. J'évitai de me servir de la lampe, probablement en raison d'une vieille superstition qui dit que la lumière attire la foudre. Je fermai la porte à clef en laissant la fenêtre ouverte et m'assis à ma table. La flamme de la bougie s'élevait, droite et immobile, sans que le moindre souffle de vent la fasse osciller. Lynx se dirigea vers le poêle, s'arrêta, hésita et revint sur ses pas pour sauter à nouveau à côté de moi, sur le banc. Il ne voulait pas me laisser seule devant le danger, même si tout le poussait à aller se blottir en sûreté sous le poêle. J'aurais bien aimé pouvoir me retirer dans un trou, mais pour moi, il n'en existait pas. Je sentais les gouttes de transpiration me couler sur le visage et se rassembler aux coins de ma bouche. Ma chemise me collait au corps. Puis le premier coup de tonnerre déchira le silence. Perle, terrifiée, sauta du rebord de la fenêtre et se réfugia sous le poêle. Je fermai les vitres et les volets; la chaleur devint accablante. A ce moment, un terrible grondement roula dans les nuages. Je vis luire des éclairs jaunes par les fentes des volets. La vieille chatte sortit de l'obscurité, s'arrêta au milieu de la pièce et poussa un cri plaintif. Après quoi, elle alla se cacher sous mon lit et je n'aperçus plus d'elle que le brun rougeâtre de ses prunelles. Je voulus calmer mes bêtes, mais le son de ma voix fut couvert par le coup de tonnerre suivant. Le long et profond grondement dura peut-être une dizaine de secondes mais il parut ne pas devoir finir. Mes oreilles me firent mal jusqu'à l'intérieur de la tête et même mes dents devinrent douloureuses. Je n'ai jamais pu supporter le bruit et je l'ai toujours ressenti comme une douleur physique.
Soudain le silence se fit, une longue minute de complet silence qui était plus oppressante que le bruit. C'était comme si un géant, debout au-dessus de nous, les jambes écartées, balançait son marteau de fer avant de l'abattre sur notre maison de poupée. Lynx gémissait et se serrait contre moi. Ce fut presque une délivrance quand l'éclair jaune descendit et que le tonnerre fit trembler les murs. Suivit un violent orage, mais le pire était passé. Lynx dut le comprendre car il sauta du banc et alla retrouver perle sous le poêle. Les poils blancs et les poils roux se mêlèrent étroitement et je restai seule à ma table. "
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Diane
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeFévrier 25th 2007, 11:43

"Si nous avons des chatons, tout se passera comme d'habitude. Je me promettrai de ne pas y faire attention, puis je commencerai à les aimer et pour finir, je les perdrai. Il y a des moments où je pense avec plaisir au temps où il n'existera plus rien à quoi je puisse m'attacher. J'en ai assez de savoir d'avance que tout me sera enlevé. Mais ce temps n'arrivera pas, car aussi longtemps qu'il y aura dans la forêt un seul être à aimer, je l'aimerai et si un jour il n'y en a plus, alors je cesserai de vivre. Si tous les hommes m'avaient ressemblé, il n'y aurait jamais eu de mur et le vieil homme ne serait pas couché près de la fontaine, métamorphosé en pierre. Mais je comprends pourquoi ce sont les autres qui ont toujours eu le dessus. Aimer et prendre soin d'un être est une tâche très pénible et beaucoup plus de difficile que tuer ou détruire. Elever un enfant représente vingt ans de travail, le tuer ne prend que dix secondes. Même le taureau a mis un an pour devenir grand et fort et quelques coups de hache ont suffit à l'anéantir. Je pense à tout ce temps pendant lequel Bella l'a porté patiemment dans son ventre et l'a nourri ; je pense aux heures difficiles de sa naissance et aux longs mois qu'il fallu pour que le petit veau se transforme en un puissant taureau. Le soleil a dû briller pour faire pousser l'herbe dont il avait besoin, l'eau a dû jaillir et tomber du ciel pour l'abreuver. Il a fallu l'étriller et le brosser, enlever le fumier pour que sa litière soit sèche. Et tout cela a eu lieu en vain. Je ne peux m'empêcher d'y voir un désordre horrible et excessif."

Le mur invisible.
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeFévrier 25th 2007, 11:44

"vivre perpétuellement
dans plusieurs mondes
séparés par des gouffres"
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Diane
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeFévrier 25th 2007, 11:45

La vie et l'œuvre de Marlen Haushofer (1920-1970) sont exemplaires d'une femme-écrivain des années 50 et 60. Ayant abandonné ses études et toute perspective professionelle, elle se contente de son rôle de mère et de femme au foyer, installée dans une petite ville provinciale. Cette existence ne lui permet de se consacrer à sa véritable passion, l'écriture, que la nuit ou très tôt le matin – existence déchirée dont elle souffre beaucoup. En 1970, à l'âge de seulement 50 ans, elle s'éteint, emportée par un cancer.


C'est peu surprenant que la critique contemporaine ait ignoré ce talent et que son œuvre subtile ne se soit imposée au public que dans les années 80. Depuis, cette œuvre est reconnue comme étant représentative de la «littérature pré-féministe» des années 50 et 60. Actuellement, on lui accorde également un rôle important dans la formation de la littérature d'après-guerre en Autriche.

Sources: http://www.lettres.fundp.ac.be/allemand/Haushofer03.htm
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Daniel_f
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeJuin 3rd 2007, 22:48

J'ai reçu ce soir un texte d'un ami écrivain, je vous le fait partager:


Ai-je la berlue ?




Par Réal-Gabriel Bujold.



Voilà maintenant 10 ans que j’habite sur la rue Alfred-Laliberté à Laval. Comme musique de fond, j’ai l’autoroute 25 en «plongée» juste derrière l’appartement dans lequel je tente quelquefois de dormir… Ça énerve mes invités mais comme j’y suis habitué, ce vacarme infernal est devenu à mon oreille comme une douce musique de «centre commercial» !

Rien à voir avec une symphonie de Mozart.

Eux autres, mes invités, ils «capotent» et m’ordonnent immédiatement de fermer la porte arrière de mon appartement, dussions-nous crever de chaleur, ventilateur ou pas.

Comme «passe-temps thérapeutique», le dimanche après-midi, lorsqu’il fait beau, un verre de bière à la main, je fais comme ma sainte grand-mère Love-Annie ; je m’assois sur mon balcon et je compte les autos :

- J’ai passé un bel après-midi ! disait-elle du temps de son vivant à Douglastown près de Gaspé. J’ai compté 89 voitures !

En ce qui me concerne, ici à Laval, j’en compte quelques centaines et je m’arrête lorsqu’il n’y a plus de bière dans le réfrigérateur.

Voici donc ce que j’ai constaté…

J’ai remarqué depuis un certain temps que les «vénérables» du type «âge-d’or-tout-à-fait-comme-moi», tout en admirant le paysage, roulent à gauche à une vitesse de tortue et que les petits jeunes «flyés-en-odeur-de-p’tit-fumée» (t’sé j’veux dire) les dépassent régulièrement par la droite.

Ce qui fait que c’est définitivement très DANGEREUX !

Il faudrait peut-être que les «expérimentés» que nous sommes roulions tranquillement à droite et que tous ces jeunes imberbes «fort pressés par le temps» puissent utiliser la voie de gauche…

En plus, et c’est devenu un «comportement acquis», tous ces jeunots flattent la cuisse de leur blonde avec un cellulaire collé à l’oreille, un peu comme s’ils n’avaient déjà plus rien à raconter à cette pauvre fille plantée là comme un coton, (histoire de passer le temps) !

Avec d’la police «au garde à vous» ici et là comme des piquets de clôture, ça aiderait, je n’en ai aucun doute. On dirait même que ceux-là, ils ne savent plus vraiment à qui «dédicacer» leurs tickets !

En Gaspésie, à Saint-Féréol-des-neiges et à Saint-Mouk-Mouk des Meuh Meuh, ça doit être la même chose.

Moi, je me dis qu’on pourrait peut-être faire comme lorsque ma chère grand-mère comptait les autos et être toujours aussi PRUDENTS !

Cependant, n’ayez crainte ! Quand je sirote ma grosse bière sur mon balcon arrière si-tant-plus-bruyant, je me pince à deux fois pour ne pas m’improviser conducteur d’un soir.

Je vais me coucher, me doucher, me moucher… mais je n’utilise pas ma voiture.

Sur ces quelques mots… hic !

Je vous souhaite un excellent dimanche de juin.

Ici, les lilas ont la mine basse mais dans mon coin de pays, en Gaspésie, ils vont bientôt fleurir.

Ciao !


----------
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Diane
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeJuin 4th 2007, 07:59

Mais oui, bien connu de Jacques et moi aussi je l'ai lu et le connaît mais si si si peu.

C'est un bon écrivain, j'aime bien ses descriptions aussi.
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Capucine
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeJuin 13th 2007, 18:48

Je n'étais jamais venue sur ce fil ... pas par désintérêt, mais par peur de ne pouvoir tout lire, j'ai tellement peu de concentration. Mais ce soir, je me suis essayé, ça m'a pris des efforts mais j'ai tout lu !

J'ai adoré les deux extraits du mur invisible schtroumpfette
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Daniel_f
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeNovembre 16th 2007, 21:34

J'ai reçu cette lettre et je la publie intégralement:

Manifeste en faveur des écrivains québécois

Nous avons l’intention, une équipe d’auteurs québécois, d’entreprendre une action tant au niveau des médias qu’envers le public en général afin de faire connaître nos revendications en ce qui concerne le peu de place accordé à la littérature québécoise en général.

Le résultat est désolant. Les salons du livre et les librairies sont remplis des œuvres d’auteurs étrangers, tant français qu’américains, de traductions de toutes sortes, de livres pratiques, de «best-sellers» etc. et on laisse très peu de place aux véritables créateurs d’ici.

Constat frustrant :

- Il faut se battre avec les médias pour simplement avoir une simple recension dans les pages de leurs journaux. Quant aux critiques littéraires, il y a belle lurette qu’elles ont relégué aux oubliettes nos auteurs d’ici. Quelques grands noms de la littérature qui ont fait leur marque au fil des années font encore parler d’eux (Marie Laberge, Michel Tremblay, Yves Beauchemin, etc.) et s’en tirent magnifiquement mais pour la très grande majorité des écrivains, le travail se fait à la «mitaine», avec des petits lancements ici et là, suppliant presque les journaux locaux de couvrir l’événement… quand ces derniers ne sont pas occupés à faire un papier sur la dernière partie de hockey de l’équipe du coin.

- Presque toutes les vedettes québécoises, journalistes connus ou politiciens écrivent «leur livre» et reçoivent une couverture médiatique immédiate. Ils prennent ainsi une très large part du marché. Dominique Michel, Céline Dion ou Brian Mulroney pourraient simplement avoir leur photo sur la page couverture et un livre rempli de pages blanches qu’ils battraient quand même des records de vente…

- Tout le monde écrit son livre. Il y a plus «d’auteurs» que de «lecteurs». Les baby-boomers profitent de leur retraite pour s’inscrire à des ateliers «J’écris ma vie» et chacun y va de sa plume ou de son clavier pour raconter son expérience, ses voyages ou pondre son roman. Ils s’imaginent tous que leur petit «chéri» va devenir le best-seller du siècle. Un tirage à 250 exemplaires est déjà un exploit pour eux… Je les encourage quand même dans leur entreprise hasardeuse et essaie de les conseiller du mieux que je le peux.

- Quant aux libraires, force est de constater qu’ils laissent très peu de visibilité aux écrivains de chez nous. Les vitrines sont remplies d’œuvres venant de partout sauf d’ici. Je le sais pour l’avoir expérimenté. Avec le titre quand même accrocheur La Déforme scolaire que j’ai publié en 2005, livre qui a connu un certain succès, j’ai mandaté 10 lecteurs et leur ai demandé d’aller acheter le livre dans 10 librairies différentes. Plusieurs ne l’ont pas trouvé. Et lorsqu’il était là, il «sommeillait» bien anonymement dans l’un des rayons à l’arrière de la boutique, déjà rempli de poussière… le libraire regardant l’objet comme s’il s’était agi d’un OVNI bien dérangeant…

Il existe des œuvres extraordinaires écrites par des Québécois et des Québécoises de toutes origines et qui ne seront jamais connues. Elles dorment malheureusement dans des boîtes hermétiquement fermées chez le distributeur et chez l’éditeur.

Quand un roman québécois est tiré à 1000 exemplaires de nos jours, c’est déjà un tour de force. Les écrivains touchent 10% comme droits d’auteur, Le calcul est facile : 1000 exemplaires distribués, quelques-uns achetés par l’auteur lui-même, plusieurs retours chez le distributeur… Peut-être 350 exemplaires vendus à 20$ … 10% de 7000$ = 700$ pour l’auteur… lorsqu’il reçoit ses droits, très souvent plusieurs mois, voire plusieurs années plus tard… Quelle sombre aventure! Et dire que le mythe de l’écrivain «millionnaire» existe toujours dans notre société alors que plusieurs vivent sous le seuil de la pauvreté.

La publicité coûte une fortune. Pour un petit encart de 12 cm par 6 cm perdu quelque part dans le Devoir, il peut en coûter jusqu’à 700$, soit la totalité des droits d’auteur qu’un écrivain peut recevoir sur les ventes de ce livre annoncé... C’est totalement fou.

C’est une jungle dans laquelle il nous faut lutter à tous les instants, un manque de respect flagrant envers nos romanciers, poètes, essayistes et créateurs.

Durant les années 80, les émissions culturelles et les pages littéraires rendaient quand même justice aux auteurs d’ici. Mais depuis l’avènement de l’informatique et l’explosion du monde des communications, l’écrivain de chez nous est devenu le parent pauvre de la culture en général.

Pour avoir moi-même publié plus de 15 romans, avoir connu trois ou quatre beaux succès, je crois qu’en tout et partout, j’ai à peine reçu comme droits d’auteur, au total en 30 ans, l’équivalent du salaire d’un an d’un employé au salaire minimum.

Et je vous fais grâce des Salons du livre. Pour la très très grande majorité des écrivains de notre beau Québec, il faut beaucoup d’humilité pour aller s’asseoir derrière un kiosque de cette grande foire et avoir comme compétitrice à ses côtés Nathalie Simard ou Jeannette Bertrand dont les files de lecteurs ne cessent de s’allonger.

Ça m’attriste beaucoup de constater que l’on traite nos auteurs québécois comme des moins que rien.

Lorsque j’ai publié mon premier roman en 1980, j’étais assis à côté de Michel Tremblay au kiosque de Leméac. Très intimidé devant la notoriété de ce dramaturge célèbre, j’ai naïvement osé lui demander : «Vous devez signer beaucoup de dédicaces ? » Et il m’a répondu : « Vous savez, la griffe de l’auteur, c’est un mythe ! »

Si c’est un mythe pour lui, qu’est-ce que c’est pour les autres ???

Et puis, les lecteurs, eux ! Quand ils bénéficient d’un budget de 100$ pour se payer des livres, qu’ils ont acheté celui de Nathalie Simard, de Jeannette Bertrand ou de Jean Chrétien, un dictionnaire, le dernier Harry Potter et un traité de psychologie ou d’ésotérisme, il ne leur reste plus rien du tout pour celui ou celle qui guette «le client», un inutile stylo à la main…

Il faut faire quelque chose de toute urgence. Qu’est-ce que ce sera avec la venue du livre électronique qui commence à s’établir solidement un peu partout.

Le livre fera-t-il partie de nos souvenirs anciens, tout comme le sont devenus le cheval et la charrue ?

À qui faut-il le crier ? À qui faut-il s’adresser sinon que d’AGIR avec toutes la fougue des êtres passionnés et souvent solitaires que sont les écrivains et écrivaines de notre Québec français, se retrousser les manches, lever les pancartes, envahir les différents paliers de gouvernements…

Nous n’avons absolument pas d’autres choix.



Réal-Gabriel Bujold
Les Éditions Humanitas,
Le 16 novembre 2007
.
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Diane
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeNovembre 17th 2007, 07:40

On devrait TOUS écrire a la ministre de la culture sinon ce cri restera sans écoute!!!!!

Réal a sûrement des bonnes adresses a nous donner et je m'engage a le faire en tout cas.

Quand je poste un cri, je poste les adresses où pousser une gueulante; toujours. S'il a pondu ce manifeste il doit avoir les adresses où on peut crier. Il faut les donner.

Je suis sensible a cet appel moi en tout cas.
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Daniel_f
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeNovembre 17th 2007, 10:53

Je vais lui demander pour les bonnes adresses... C\'EST PARFAIT
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeNovembre 17th 2007, 11:04

Tu sais quand on écrit ils sont obligés de nous répondre, quand on signe une pétition en ligne ils n'ont qu'un click a faire pour s'en clairer.

Alors j'écrirais volontier.
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Daniel_f
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeNovembre 17th 2007, 12:42

Réponse de Réal-Gabriel:

Bonjour Daniel,
Heureux d'avoir de tes nouvelles.
Je suis au Salon du livre demain (kiosque 301, Humanitas) de 17 à 19 heures.
Quant au manifeste, nous allons l'élaborer et le publier. Nous demanderons alors votre appui. Je garde ton nom en réserve et suis très heureux d'avoir de tes nouvelles.
Merci de le propager... au plaisir,

Réal-Gabriel.
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeNovembre 17th 2007, 12:53

Oki ils ont commencé a en parler depuis quelques jours dans les journaux.

On attendra la suite.
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitimeDécembre 5th 2007, 18:44

Bonjour,

Si jamais vous êtes curieux et curieuses...
Alain Stanké et moi serons sur les ondes du 98,5 FM
dimanche, le 9 décembre à 10h05 (am) à
l'émission Dutrisac le week-end.
Nous y parlerons du Manifeste en faveur des écrivains québécois.
Bien cordialement,

Réal-Gabriel Bujold.
Écrivain, éditeur et... suppléant à l'occasion.
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MessageSujet: Re: La littérature   La littérature Icon_minitime

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