J'ai reçu ce e-mail de notre ami Réal-Gabriel Bujold:
Chers amis, en ces temps de l'Avent, en ce jour de neige,
alors que nous nous frayons un chemin dans le nouveau millénaire...
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Neige! Neige!
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Folle complice de nos ébats d'enfants
Alors que dans nos petits villages,
Au lendemain d'une tempête,
Avec nos mitaines chaudes,
Nos foulards mal noués,
Nos tuques de travers...
Nos petites pelles en métal
Et le coeur «en décembre»
Nous cherchions à nous frayer un chemin
Dans des bancs de neige
«plus hauts que les lucarnes».
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Inquiets tout de même
Qu'à travers cette poudrerie
Le père Noël ne puisse retrouver
Sa route jusqu'à nos cheminées...
Mais nous savions tous,
Sans l'ombre d'un doute
Que le renne au nez rouge allait le guider...
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Nous devenions des pharillons
Avec l'oeil allumé
Pour également le guider.
Et nous avions l'assurance que l'étoile de Noël
N'allait jamais nous laisser tomber.
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«Ah! Comme la neige a neigé
Ma vitre est un jardin de givre...»
Chantait Nelligan
Que nous ne connaissions pas...
N'ayant pas encore goûté au spasme de vivre
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Nos amours de jeune âge, nos projets,
Notre avenir... nos espoirs...
Nous ne les «savions» pas non plus
Trop occupés que nous étions,
Les orteils gelés et la «lippe» au nez
À creuser de longs tunnels
À construire des iglous...
À rire du bonhomme «enfariné»
À profiter du congé d'un jour...
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Neige! Neige!
Qui trouve encore son chemin
Malgré! Malgré!
Que dans nos coeurs d'adultes
Elle n'a plus cette magie...
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Nos petites pelles ont pris des allures de «souffleuses bruyantes»...
Nos tunnels étroits nous ont guidés ailleurs...
Nos bonshommes de neige se tiennent encore fièrement debout
Malgré le réchauffement du temps.
Et nos petits iglous sont devenus des résidences...
... pour nos vieux coeurs de baby-boomers.
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Neige! Heige!
Flocons d'extase,
Fidèles complices des ans qui passent...
Toujours là...
Toujours trop blancs,
Toujours si froids.
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Mais le chocolat chaud était si bon quand on rentrait se réchauffer
Et que notre mère étendait mitaines, tuques et bas mouillés...
Sur la corde à linge suspendue au-dessus de la fournaise.
Ça sentait les beignets et la tarte à la «farlouche»...
Et ses tourtières,
Elle ne les achetait pas chez IGA.
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Notre père pouvait encore fumer sa pipe à l'intérieur...
Sans trop nous polluer.
L'odeur de son tabac se voulait «sécurité»...
Quand il était là,
Qu'il n'était pas parti dans les chantiers
Qu'il se levait avant l'aube pour mettre du bois dans le poêle
Et qu'il chantait «en toussant» un «Venez, Divin Messie!»
Qui nous rendait fébriles et impatients.
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Ce matin, mon coeur est un jardin de givre...
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Venez, Divin Messie
Sauvez nos jours infortunés.
Ah! Descendez... Hâtez vos pas...
Surtout... surtout... ne tardez pas!
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Réal-Gabriel Bujold
Le 3 décembre 2007.