Je viens de reçevoir ce texte de Réal-Gabriel Bujold que je vous fait partager, pour l'occasion:
Petite fantaisie pour l'Halloween.
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La lune est tellement pleine ces jours-ci
Qu'elle n'attend qu'un clin d'oeil de votre âme
Pour déborder et répandre sur la Terre
Des lacs d'espérance.
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Surgiront alors un peu partout
Des petits loups-garous portant mille lanternes
Tenant par la main des feux-follets aux couleurs vives
Réclamant dragées et bonbons au miel.
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Les coutumes ne se perdent pas
Lorsqu'elles ont les coudées franches
Mais la lune désespère quelquefois
Malgré le rire des enfants d'un soir...
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Il a depuis longtemps disparu
Le p'tit bonhomme qui sciait du bois
Alors qu'à travers une fenêtre, la nuit venue,
Il nous lançait, lui, son clin d'oeil d'espoir
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C'est tout cela qu'elle transporte encore,
Malgré la fatigue et les ans, les âges «en allés»
Cette lune témoin de notre monde
Se chamaillant pour sa survie.
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Elle voudrait bien faire plus
Que de se gonfler d'émotion une fois par mois.
Peut-être sont-ce des larmes de compassion qu'elle répand
Je n'en sais rien,
Elle ne m'a pas encore ouvert sa porte...
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Simplement quelquefois,
Elle attire mon esprit chez elle
Et je me surprends à rêver
Que le monde ne peut pas être aussi cruel...
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Des milliers d'enfants naïfs
Vont bientôt accrocher leurs lanternes
Aux portes du monde adulte
Et ils verront bien...
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Que Pierrot s'est depuis longtemps endormi
Et que le petit bonhomme qui sciait du bois
Est en chômage forcé, faute d'arbres à couper...
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La lune est toujours complice des cigognes
Qui transportent les enfants.
Mais sur sa surface très souvent éclairée
Elle se souvient du pas des hommes qui l'ont foulée..
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De cela, seul flotte encore lamentablement
Près d'un cratère essoufflé
Un drapeau aux ternes étoiles
Strié de bandes rouges et blanches délavées.
Et peut-être ne flotte-t-il plus!
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La lune ne peut plus rivaliser avec le soleil.
Ce qu'elle croyait des lacs d'espérance
Ne sont en fait que des flaques d'eau
Issus de la fonte des glaciers du Grand Nord.
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Elle n'a plus rien à dire,
Sinon que de pleurer et d'éclairer de sa douce lueur
L'espace d'un soir de fin d'octobre
L'enfant déguisé qui tend la main...
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Déguisé en Pierrot la lune,
Déguisé en petit scieur de bois,
Déguisé en soldat américain...
Déguisé, pour encore et toujours rêver...
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R-G Bujold,
Octobre 2007.
Octobre 27th 2007, 11:40
